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Immense incendie à Québec

Quebec feu de St Roch octobre 1866, CycloramaLa ville de Québec a connu un grand nombre d’incendies dans son histoire. Celui du 14 octobre 1866 fut une véritable catastrophe. Le journal Le Canadien écrit le lendemain :

Tout Boisseauville [ce qui est aujourd’hui une partie du quartier Saint-Sauveur] et une grande partie des faubourgs St-Roch et St-Vallier ne sont en ce moment qu’un vaste champ de ruines et de décombres. Près de 3,000 maisons ont été détruites, et ces vastes faubourgs, où il y a vingt-quatre heures seulement, l’on voyait régner la prospérité et le contentement, ne ressemblent plus maintenant qu’à un vaste cimetière d’où s’élèvent des milliers de cheminées qui nous semblent autant de monuments funèbres qui nous disent que la main de Dieu a passé par là pour nous punir ou nous avertir. […]

Nous n’avons pas besoin de dire que tout ce qu’il a été possible de faire pour soulager tant de maux a été fait par le reste des citoyens de Québec. Une assemblée de quelques personnes influentes a été de suite organisée et des ordres ont été donnés aux différents boulangers de cuire le pain pour ces pauvres malheureux.

Les bonnes religieuses de l’Hôpital Général, qui ont échappé au désastre, ont ouvert leurs tables et ont nourri et servi elles-mêmes les plus nécessiteux. Lord Russell a fait distribuer, dans la soirée, du café aux femmes et aux enfants, ainsi que des couvertures. Les citoyens de leur côté ont recueilli dans leurs maisons un bon nombre de parents et d’amis et les autres se sont blottis, avec les quelques couvertures qu’ils ont, sous les tentes de toile fournies avec empressement par les autorités militaires.

Nous n’avons pas besoin de dire que devant une pareille calamité, et à l’approche d’un dur hiver, qui était déjà si menaçant pour cette population d’industriels depuis quelque temps sans travail, il n’y a que la charité publique et générale qui puisse subvenir à tant de misère. Nous avons donc confiance que partout où il se trouvera encore un reste d’humanité dans le cœur de nos compatriotes, on ne refusera pas une obole pour venir au secours de tant de malheureux.

Le feu avait commencé dans la nuit, à 4 heures, dit-on, dans la maison de l’épicier Trudel, «trois portes plus loin que la Halle Jacques-Cartier», et, vers 5 heures de l’après-midi, «n’ayant plus rien à dévorer», le feu cessa.

Tous les champs avoisinant le théâtre de l’incendie étaient couverts d’hommes, femmes et enfants, de meubles de ménage, effets et marchandises entassés pêle-mêle.

C’était un bien triste spectacle, surtout à l’approche de la nuit et à la lueur des derniers reflets de l’incendie. On eut dit un champ de bataille avec tous ses débris et ses horreurs après une lutte terrible. Plus tard, lorsque l’on vit s’élever les nombreuses tentes de toile au milieu des champs, parcourus en tous sens par des militaires, on croyait voir une armée campée sur le champ de bataille même, et portant secours aux blessés et aux mourants.

Le journal parle de 2,500 à 3,000 maisons détruites, environ 20,000 personnes sur le pavé, de plusieurs personnes brûlées et un grand nombre de blessés.

 

La gravure provient du journal Le Cyclorama universel (Montréal), édition du 23 novembre 1895.

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