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Sur les traces de Jacques Cartier

A Saint Malo

En 1880, Ph. Landry traverse l’Atlantique pour gagner la ville bretonne de Saint-Malo. Il lui presse de voir quel sort on réserve au navigateur Jacques Cartier qui, au 16e siècle, prit possession du Canada au nom du roi François 1er.

Depuis l’endroit, il écrit au journal Le Canadien le 21 août et le quotidien de Québec reproduit sa lettre le 7 septembre. Extraits.

Je comprends maintenant pourquoi dans cette petite chanson que l’on dit au Canada :

«À St-Malo, beau port de mer »
on ait pris soin de nous avertir que
«Trois gros navires sont arrivés !»

Ça du être un phénomène dans le temps, oui un phénomène que de voir dans ce petit port que la mer en se retirant laisse complètement à sec, ces trois gros navires, «chargés d’avoine, chargés de blé». Et il ne fallait rien de moins que la poésie, ce langage des dieux, pour perpétuer dans les âges futurs le souvenir d’un événement insolite. […]

St-Malo dispute à l’Océan le rocher sur lequel s’élèvent le clocher de la vieille église et les hautes cheminées de ses maisons. Une jetée relie la petite ville à la terre ferme. Mais quand le flot se retire avec le reflux de la mer, St-Malo voit disparaître son port et n’est plus qu’un rocher jeté au milieu d’une plaine aride. Ce n’est pas la cité aux monuments superbes; on en compte à peine deux. Une statue à Chateaubriand, près de la maison de laquelle est né cet illustre écrivain, et une autre à Duguay-Trouin, que St-Malo est fier de compter parmi ses enfants et que la France honore comme l’un de ses braves marins.

Je n’ai rien trouvé qui rappelle le souvenir de Jacques Cartier, à part une petite rue qui porte son nom et, cependant, celui qui a conquis un pays à la France mériterait, ce me semble, que son peuple lui témoignât plus reconnaissance. […]

En arrivant à St-Malo, je demandai au cocher qui nous conduisait s’il savait où se trouvait la maison de Jacques Cartier. — La maison de Jacques Cartier ? … et se frottant l’oreille : je ne connais pas, Monsieur, répondit-il. […]

Je ne puis avoir le renseignement demandé qu’en m’adressant au musée de St-Malo.

Ce musée, entr’autres curiosités, renferme quelques débris de la Petite Hermine présentés comme souvenirs à la ville de St-Malo par la Société historique de Québec en 1843. Avec ces débris en bois et en fer, il y a deux petits canons, deux couleuvrines, quelques pistolets, sabres, lances, haches d’abordage, quelques carquois avec leurs flèches et l’inscription suivante qui explique tout : «À la mémoire de Jacques Cartier, né à St-Malo le 31 décembre 1491 et des braves marins ses compagnons.» — «Débris de la Petite Hermine de St-Malo, que Jacques Cartier fut contraint d’abandonner au Canada en avril 1536.»

C’est assez modeste comme vous voyez.

 

Manifestement, Landry est déçu et il n’en dit pas davantage. À la vérité, c’est au début du 20e siècle, grâce en particulier à l’auteur-compositeur-interprète Théodore Botrel, que Saint-Malo rendra hommage à Cartier.

Pour quelques images qu’Andrée nous fit parvenir à la suite d’un voyage à Saint-Malo, voir aussi cet article.

Le président de l’Association Saint-Malo—Québec, Monsieur J. B. Williamson, nous a écrit également.

L’image coiffant cet article provient bien sûr de La Bonne Chanson, dix albums qu’on appelait Cahiers, parus de 1938 à 1951, du musicologue Charles-Émile Gadbois (1906-1981). Elle apparaît dans la série de manuels Chantons la bonne chanson à l’école, 1957, troisième année, faisant partie du programme officiel du cours primaire, manuels approuvés par le Comité catholique du Conseil de l’Instruction publique.

4 commentaires Publier un commentaire
  1. Graham Wagner #

    Dites moi SVP
    les souvenirs de le Peit Hermine, ils restent a St. Malo au temp present ?
    Excuser mon francais mais je suis un Canadien anglais

    26 octobre 2014
  2. Jean Provencher #

    Cher Graham, il nous faudrait quelqu’un provenant de Saint-Malo pour nous dire si les souvenirs de la Petite Hermine, que la Société historique de Québec avait donnés à la ville en 1843, sont toujours conservés quelque part dans la région.

    26 octobre 2014
  3. Bernard Allaire #

    Les restes de la Petite Hermine sont toujours à Saint-Malo. L’on essaiera dans un futur proche de faire des analyses pour confirmer si ces restes datent bien du XVIe siècle.

    Bernard Allaire

    1 février 2016
  4. Jean Provencher #

    Ô ! Merci beaucoup, cher Bernard !

    1 février 2016

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