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Un enterrement de vie de garçon à Arthabaska

À quand remonte la coutume au Québec de l’enterrement de vie de garçon ? Fut-elle empruntée à la France ? Aux Américains ? Allons savoir. L’Écho des Bois-Francs du 9 janvier 1897 raconte un de ces enterrements.

Lorsque les jeunes voient un des leurs abandonner la vie de garçon, ils se sentent un chagrin irrésistible qu’il faut chasser. C’est ce qu’ont fait samedi soir les amis de M. L.-P. Crépeau, avocat, en lui offrant un magnifique banquet, à l’occasion de son mariage, et pour enterrer sa vie de garçon.

Dire que la gaieté française a eu sa large part n’est pas mentir, et le délicieux vin de champagne, du meilleur crû, a prêté à tous cette humeur française dont le bon vieux temps parle si souvent.

M. J. Lavergne, M. P., président du banquet, proposa la santé du héros de la fête qui répondit en termes très heureux. Ces paroles donnèrent le branle à l’éloquence de convives qui, tour à tour, chantèrent, dans des termes tout à fait touchants, les grandeurs du beau sexe, les beautés et les ennuis de la vie de garçon, les consolations de la vie de famille; enfin la belle littérature en eut sa large part. M. J. A. Poisson, notre distingué poète, à qui le sujet offrait de la verve à son talent poétique, débita, avec un brio charmant, quelques paroles ajoutées d’une pièce de poésie, prise parmi les plus heureux souvenirs de son existence.

M. J. E. Méthot et plusieurs organisateurs suivirent avec un entrain magnifique. Les souhaits de bonheur se firent aussi nombreux que les paroles qui tombaient des lèvres des convives.

On se sépara en chantant «For he is a jolly good fellow».

 

On comprendra que l’enterrement de vie de garçon se tenait entre hommes exclusivement, comme pour les combats de coqs, et prenait la forme d’une longue moquerie, bien arrosée, à l’égard du héros de la fête. Et il s’est trouvé au Québec des «enterrements» autrement plus mémorables, en particulier dans les quartiers populaires des villes. Par ailleurs, déjà, sur ce site, nous avions parlé de l’enterrement de vie de garçon du champion mondial de lutte libre Eugène Tremblay.

La photographie de Jules Adolphe Poisson, prise chez Livernois à Québec vers 1890,  provient de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds J. E, Livernois Ltée, Portraits et autres photos-reportages, cote : P560, S2, D1, P1036. Poisson, poète et conteur, dont la présence est soulignée à cet événement, est peut-être même l’auteur de ce texte, car, vivant à Arthabaska, il fut longtemps chroniqueur dans l’hebdomadaire L’Écho des Bois-Francs.

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