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L’étonnement soudain !

Je vois que Le Sorellois, un bi-hebdomadaire de la ville Sorel, au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Richelieu, commence à paraître en 1880. Je suis loin de 1900. Mais je jette quand même un œil. Et je me retrouve séduit. C’est étrange, 20 ans plus tôt, on dirait que nous ne sommes pas à la même époque. L’approche diffère, dirait-on. Les propositions au lecteur. Le choix des sujets. Le style. Pour un temps, on dirait les gens moins tendus. Alors proposons un premier texte quand même. Nous sommes le 9 novembre 1880. L’article, à la une, s’intitule «Au cimetière».

 

Un journaliste français s’est amusé à faire un relevé des épitaphes les plus originales qui ornent les cimetières de France.

Voici, cueillie dans un cimetière de la banlieue parisienne, une des plus suaves fleurettes de ce bouquet funéraire :

Ci-git Monsieur X….
Il s’est endormi du sommeil éternel,
Le 25 mars 1864,
Au milieu de sa femme et de sa belle-mère.

Autre chef-d’œuvre lapidaire, tiré de l’ancien cimetière de Batignolles :

Ci-git
Pierre Camuset
De son vivant vitrier.
Ne pas le confondre
Avec Édouard Camuset
Marchand de futailles.

Dans le même ordre d’idées, traduisons une épitaphe transmise à la Revue britannique par un correspondant américain.

Ci-git
Clara Smith
Épouse de John Smith, sculpteur
En marbre.
Ce monument a été érigé par lui
Comme tribut
À une chère mémoire
Et échantillon de son talent.
Le prix du pareil
Est de deux cent dollars.

La réclame a son pendant tout près de Londres, sur le tombeau érigé à un industriel par son successeur.

Il était aimable comme homme
Habile comme chapelier
Et très modéré dans ses prix.
Ses chapeaux en castor de première qualité
Ne coûtaient que douze shellings pièce.

Jugez de la sincérité des larmes de l’époux dont le chagrin s’exhale en ce dithyrambe plaintif.

Ici repose
Mon épouse chérie
Éternellement, je la pleurerai,
Sachant bien, hélas !
Que ça ne la fera pas revenir.

Un modèle d’épitaphe pompeuse :

Ci-git
Narcisse…
Trombone  de la Société philarmonique
Il attend
Pour se réveiller
La trompette du jugement dernier.

 

La photographie d’une partie du cimetière de Boischatel fut prise par une bien beau dimanche de cet automne. À distance, nous apercevons l’île d’Orléans.

Nous reviendrons à ce bi-hebdomadaire Le Sorellois.

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