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Quand frappe la foudre

Bien mystérieuse et fort surprenante est le foudre lorsqu’elle frappe. Prenant prétexte de la parution d’un livre — Les Phénomènes de la Foudre — de l’homme de sciences français Camille Flammarion, le journal La Patrie y va d’extraits le 9 juin 1906.

Nous n’avons pas besoin de parler de la compétence de M. Flammarion sur ce sujet.

L’ouvrage de M. Flammarion contient des choses pleines d’intérêt.

Nous voici à l’été. Nous avons eu déjà des orages électriques. «La Patrie» donnera de temps à autre des extraits du livre de M. Flammarion. Pour aujourd’hui, nous nous contenterons de citer ce qui suit :

L’une des fantaisies les plus étranges de la foudre est assurément celle de déshabiller ses victimes.

Ne croit-on pas, parfois, que cet agent s’amuse avec plus d’esprit et plus d’habilité que certains animaux, même certains hommes ?

L’un des exemples les plus curieux de ce genre est celui-ci, rapporté par Morand :

Une femme était déguisée en homme. Arrive un orage. Un coup de foudre la frappe, enlève ses vêtements et ses chaussures, déchire le tout en morceaux qu’elle projette au loin, en sorte que, dans l’état de nudité où la personne est mise, on fut obligé de l’envelopper dans un drap pour l’emporter au village voisin.

En 1898, à Courcelles-les-Lens, Melles Philomène Escalbert, âgée de 19 ans, Adèle Delaufire, 22 ans, et Mme Léonie Légère, 44 ans, entouraient une moissonneuse-botteleuse, lorsque la foudre tomba, tuant sur le coup Mme Légère. Quand aux deux jeunes filles, elles se sont trouvées complètement déshabillées, et leurs chaussures leur furent arrachées des pieds. Mais elles se relevèrent ensuite saines et sauves… et très étonnées.

Le 1er octobre 1868, sept personnes s’étaient mises à l’abri pendant un orage sous un énorme hêtre, près du village de Bonelle, dans la commune de Perret (Côtes-du-Nord), lorsque tout à coup la foudre vint à éclater sur cet arbre et tua l’une d’entre elles. Les six autres personnes ont été terrassées sans être gravement blessées. Les vêtements de la foudroyée ont été mis en lambeaux très petits; plusieurs de ceux-ci ont même été retrouvés accrochés aux branches de l’arbre.

Le 11 mai 1863, un cultivateur des Ardillats était à labourer avec ses deux bœufs, à peu de distance de son habitation, vers 4 heures du soir; le temps était lourd et le ciel couvert de nuages noirs. Tout à coup, la foudre gronde et, fendant la nue, vient frapper le laboureur et ses bœufs qui furent foudroyés. Ce malheureux a été complètement déshabillé par la foudre, et ses sabots furent lancés à 30 mètres de lui.

Au mois de juillet 1896, à Épervans (Saône-et-Loire), un jeune homme nommé Pétiot, qui fauchait dans un pré, a été tué raide au moment où il allumait sa cigarette, et mis dans un état de nudité complète.

Le 11 août 1855, un homme fut foudroyé sur un chemin, près de Vallerois (Haute-Saône), et complètement dépouillé de ses vêtements. On n’a même pu retrouver que quelques morceaux de brodequins ferrés, une manche de chemise et des lambeaux de vêtements. Dix minutes après la décharge, il repris connaissance, rouvrit les yeux, se plaignit du froid et demanda comment il se trouvait là tout nu.

Le 16 juillet 1904, au cours d’un violent orage qui a éclaté sur la région de Nancy, la foudre est tombé sur un arbre du parc de la propriété Bernard à Rosières-aux-Salines. Un tireur de sable, âgé de 60 ans, M. Voinir, qui avait cherché un abri sous cet arbre, a été foudroyé. Le malheureux était resté debout, les yeux grands ouverts et les mains derrière le dos. La foudre l’avait entièrement déshabillé, et on n’a pu retrouver ses effets.

 

Étrange, direz-vous, la fenêtre enneigée de ma vieille étable pour illustrer ce propos de Flammarion. Si vous regardez bien à gauche de l’image, un long fil brun descend jusqu’au sol. Il s’agit du fil du paratonnerre au sommet de ma grange, instrument essentiel car mon bâtiment est dans la plaine.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Nicole D. #

    Toutes ces histoires de découvrement sont vraiment étonnantes. Protégeons nos arrières dorénavant ! Merci Jean de nous prévenir ! Passez un bel été faisant fi du temps et des coups de foudre…… les mauvais, j’entends !

    12 juin 2013
  2. Jean Provencher #

    Merci, beaucoup, chère Nicole. Bien bel été à vous. Et puis, tiens, pourquoi pas un coup de foudre, mais un bon. Plus tard seulement le déshabillage.

    12 juin 2013

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