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La Fête-Dieu

Soixante jours après Pâques, voilà la Fête-Dieu, célébrée chaque année dans l’Église catholique depuis 1317. Au Québec, on aime particulièrement la Fête-Dieu, car la convention veut que cette fête clôt le printemps. Mais il ne fait pas toujours beau pour la procession de la Fête–Dieu. Aussi, par mauvais temps, on fête à l’intérieur de l’église de la paroisse.

À Montréal, le 5 juin 1904, il pleut. La Patrie du lendemain écrit :

Le mauvais temps a empêché les processions de la Fête-Dieu qui devaient avoir lieu, hier, en plein air; on s’est contenté de les faire à l’intérieur des églises, dans presque toutes les paroisses.

Les rues par où elles devaient passer avaient été richement décorées de drapeaux, banderoles, écussons, tentures, portant en devises des textes des Livres Saints et c’était un spectacle mélancolique que ces décorations lourdes de pluie pendant flasques aux mâts ou enroulées autour des cordes.

À Notre-Dame, la procession a eu lieu dans la nef, à l’issue des vêpres, tandis que le chœur chantait les hymnes du jour. Si elle avait été faite à l’extérieur, l’ostensoir aurait été porté par Mgr Racicot, V. G., et Mgr Bruchési aurait présidé la cérémonie.

À la cathédrale, la procession a été faite après les vêpres de 7 heures 15.

À St-Pierre et à St-Henri, la procession s’est faite malgré le temps pluvieux, mais sans grand déploiement de cérémonies.

À St-Pierre, elle a eu lieu vers trois heures par les rues Dorchester, St-André, Craig, St-Timothée, Ste-Catherine, St-André et Dorchester. Le reposoir était l’un des plus beaux qu’on puisse voir. C’est l’échevin C. Robillard qui l’avait fait ériger à ses frais à l’entrée de la ruelle qui porte son nom et en face de sa résidence à l’angle de la rue St-André. Un autel élevé sur six gradins était surmonté d’un superbe dais en brocard et une centaine d’ampoules incandescentes mêlaient leur lumière éclatante à celle des cierges, au milieu de l’embaumement des fleurs naturelles. Après le chant du Tantum Ergo, le R. P. Legault, qui portait l’ostensoir, donna la bénédiction.

À St-Henri, la procession s’est mise en marche à 6.30 heures. M. le curé Décarie portait l’ostensoir  assisté de MM. les abbés Ch. Décarie et Morin. Le reposoir était construit à l’angle des rues Rose de Lima et St-Ambroise. Comme [on] a décidé de faire la procession à la dernière heure, ce reposoir fut improvisé par les résidents des environs. Il n’en fut pas moins de toute beauté avec son décor champêtre de feuillage, et de fleurs naturelles. Le luminaire était composé de cierges, de flambeaux et de lanternes chinoises et une garde d’honneur composée de petits soldats de l’asile des Sœurs Grises se tenait l’arme au pied autour de l’autel. À l’angle des rues Notre-Dame et Rose de Lima et à celui des rues St-Augustin et Ste-Famille, des enfants costumés en anges blancs effeuillaient des fleurs en chantant des cantiques. Après le chant du Tantum Ergo et la bénédiction au reposoir, la procession reprit sa marche vers l’église.

À St-Louis du Mile-End, la procession a été remise à demain soir, s’il fait beau. Nous en avons donné samedi le parcours. […]

Dans St-Jean-Baptiste, la procession est remise à dimanche prochain.

À St-Louis de France, la procession a eu lieu dans l’église. Le portique de l’église était très artistement décoré. De larges banderoles bleu, blanc, rouge descendaient élégamment du faîte des tours et venaient se confondre dans un massif de verdure. Les drapeaux flottaient à profusion. Tout en un mot était prêt pour fêter la présence du Très-Saint-Sacrement,

Les rues que la procession devait parcourir étaient décorées avec beaucoup de goût.

 

L’image montre la procession de la Fête-Dieu à Québec, rue Saint-Nicolas, au pied de la côte du Palais.

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