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Les crimes sexuels contre les enfants

Dans la presse québécoise de 1900, on ne parle jamais de pédophilie, d’agressions ou d’attentats sexuels contre les enfants, en particulier contre les filles. Mais la bête humaine étant ce qu’elle est, ce type de crime existait sûrement. D’ailleurs, dépouillant les journaux, on en vient à se poser des questions, car il est un crime qu’on ne décrit jamais, mais où, à chaque fois, l’article se termine en disant que le criminel, outre des années de prison, se méritera de nombreux coups de fouet. Que cache-t-on ? Pourquoi n’est-on pas plus explicite ?

Et enfin, voilà un article intitulé «Les amis du fouet», dans L’Étoile du Nord du 22 janvier 1891, plus bavard que les autres. Tout ce qui est décrit ici a lieu en plein cœur de Montréal.

Depuis quelque temps, il ne se passe presque pas de jour que nous n’ayons à raconter quelque attentat odieux commis par un ou plusieurs misérables, qui réussissent à se soustraire aux recherches de la police.

De petites filles de 10 à 15 ans se font poursuivre dans les rues et sont outragées par ces monstres à figure humaine.

On s’étonne avec droit que les châtiments exemplaires infligés aux brutes de cette espèce que la police a réussi à pincer n’intimident pas ceux qui sont encore en liberté.

Tavernier a reçu lundi dernier 29 coups de fouet au pénitencier de Saint-Vincent de Paul, où il est condamné à passer trois ans. À l’expiration de ces trois années, Tavernier sera fouetté de nouveau; il recevra encore 29 coups du chat à neuf queues [cat-o-nine-tails].

Le sort de Tavernier sera celui de deux misérables qui ont outragé une petite fille de 11 ans qui fréquente la «British Canadian School», rue Côté.

En retournant chez elle, cette enfant a été saisie par deux scélérats qui lui ont jeté un morceau d’étoffe sur la tête et l’ont portée dans une maison occupée de la rue Saint-Urbain. Là, ils l’ont soumise à toutes sortes de mauvais traitements pendant près d’une heure.

Par ailleurs, le quotidien montréalais La Minerve du 4 janvier 1895 y va de cette nouvelle : C’est ce matin, à sept heures et demie, qu’aura lieu la première partie du châtiment de cinquante coups de fouet qui seront administrés à Laurendeau, accusé d’assaut sur sa propre enfant, âgée de six ans. La peine sera infligée par deux des gardes de la prison que le sort aura désignés.

 

Toujours, on semble utiliser le fouet pour ce seul genre de crime, celui à l’égard des enfants. Et comme pour une pendaison, l’événement est public, quelques personnes peuvent y assister. Histoire de témoigner par la suite de ce qui attend un agresseur d’enfant.

On retrouvera la gravure ci-haut d’Henri Julien paru dans L’Opinion publique du 11 novembre 1875, où le criminel subit la peine du chat-à-neuf-queues; vous pouvez aussi la voir à l’adresse suivante : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Flagellation».

 

 

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