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Un premier piéton tué par une auto à Montréal

Le 4 octobre 1908, l’automobile avait fait une première victime à Québec, Eve Gagnon, une jeune fille de 17 ans habitant le faubourg Saint-Roch et tuée rue Bernard, dans le quartier Saint-Sauveur. À Montréal cette fois-ci, deux ans auparavant, Antoine Toutant, 59 ans, s’était fait tuer au coin des rues Sainte-Catherine et de Maisonneuve.

Rapidement, le 25 août 1906, l’Album universel prend la parole à ce sujet.

Désormais, Montréal ne pourra plus se flatter d’ignorer les écrabouillages mortels de l’automobilisme, puisque, le samedi soir, 11 août, à huit heures et demie, tandis que les grandes artères de la métropole fourmillaient de monde, au coin des rues Ste Catherine et Maisonneuve, un père de famille — M. Antoine Toutant, 59 ans — était tué presque instantanément par un auto, et que son jeune fils, qu’il tenait par la main, était aussi blessé dans le même accident.

Le dimanche, exactement vingt-quatre heures après le malheur que nous venons de signaler, à l’angle des rues Stanley et Ste Catherine, un jeune homme et une jeune fille étaient victimes d’une autre voiture automobile, qui avait négligé de corner à temps. La jeune fille, paraît-il, a reçu de sérieuses contusions.

Avant que notre public ne s’exaspère contre les autos, aux mains de chauffeurs novices ou possédés de la folie de la vitesse, notre municipalité devrait prévenir de nouveaux accidents, en prenant des mesures sévères, afin de diminuer autant que possible le nouveau danger public que l’automobilisme multiplie chaque jour davantage. C’est déjà de trop que nous voyions de lourdes charrettes confiées aux soins de gamins, totalement incapables de conduire convenablement un cheval, sans que des autos, véritables faucheuses d’existences, ne soient mis en mains des premiers venus.

Un certificat de chauffeur compétent devrait donc être exigé de toute personne, homme ou femme, qui se mêle de rouler autos dans les limites de notre ville — voire de notre province — et de très sévères pénalités infligées à quiconque conduirait son teuf-teuf à une allure dépassant celle d’un cheval au petit trot. En outre, il faudrait exiger un fréquent usage de la corne d’alarme, surtout à proximité des carrefours, toujours envahis par les piétons affairés.

Nous avions trop de noyades par imprudence; trop d’hécatombes de chemins de fer; de grâce, qu’on nous dispense des bouillies humaines que semble vouloir réserver l’automobilisme. Si, entre autres, les chauffeurs américains veulent voir notre pays, qu’ils ne s’emballent pas et aillent à petite vitesse. Ce faisant, leur curiosité n’en sera que mieux satisfaite, ils y trouveront leur compte, et nous aussi, modestes mortels qui voyageons par le train onze, de MM. Souliers, Claque et Cie.

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