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Potinons

Le 7 avril 1898, jeudi saint, le journaliste du Quotidien de Lévis est tenu, comme à chaque jour, de « noircir » sa colonne d’informations. Il intitule son texte La Température; il aurait pu tout aussi bien choisir Bonjour le vrac.

Celui qu’on est convenu d’appeler le beau mois d’avril nous est arrivé non comme dans la chanson qui dit Avril est un beau mois avec ses fleurs nouvelles… car des fleurs il n’y en a point ou très peu encore; il est vrai que le mois ne fait que commencer.

Le mot Avril est tiré du latin aprilis uperire, ouvrir, parce que la terre paraît alors ouvrir son sein, tant pour recevoir les plantes qui lui sont confiées, que pour faire germer les semences qu’elle a reçues en l’automne précédent. C’est le quatrième mois de l’année grégorienne pendant lequel les jours s’allongent, la température s’adoucit, et la végétation commence à se développer. C’était le deuxième de l’année romaine, parce qu’elle commençait à mars.

On dit : cette année nous aurons Pâques en Avril. Hier, l’on pouvait ajouter sans se tromper : Il n’est si gentil mois d’avril qui n’ait son chapeau de grésil.

Le premier d’Avril, suivant une ancienne coutume, l’on fait courir le « poisson d’Avril », en faisant une démarche quelconque à une personne pour avoir lieu de se moquer d’elle.

Cette année encore, plusieurs députés à la Chambre des Communes n’ont pas été exemptés de cette plaisanterie et ont « couru le poisson » durant la séance de la chambre.

Les pages n’ont pas fourni à porter aux députés des cartes de visites avec des noms de dames, de jeunes filles, etc., des noms imaginaires pour la plupart du temps.

Les députés sans défiance sortaient de la Chambre, parcourant tous les couloirs pour trouver la dame ou la demoiselle qui avait envoyé sa carte. Mais, bernique, il n’y avait pas plus de femme que sur la main. La mystification ne fut constatée que par les éclats de rire qui accueillaient chaque député à son retour en chambre.

Ce mois d’ordinaire donne lieu à d’imposantes démonstrations religieuses : les offices de la Semaine Sainte ou grande semaine et de la solennité de Pâques.

On peut dire qu’Avril 1898 verra aussi la disparition du pont de glace devant la ville, car il n’est guère probable que ce pont dure assez longtemps pour qu’on y « plante le mai », comme la chose est déjà arrivée il y a une trentaine d’années. [À noter qu’il s’agit ici — le journaliste ne le sait pas, bien sûr — du dernier grand pont de glace entre Québec et Lévis. Jamais plus il ne se formera sérieusement par la suite.]

Les proverbes d’avril sont entr’autres :
Première ondée d’avril vaut son poids d’or,
Avril doux, c’est un bien partout,
Fleur d’avril tient par un fil,
En avril s’il tonne, c’est nouvelle bonne.

Belle température; la neige disparaît rapidement.

Il n’y a pas eu d’alarmes de feu hier.

Pas d’arrestations hier jusqu’à une heure avancée de la soirée.

Beaucoup de personnes profitent des prix réduits à l’occasion des vacances de Pâques.

Avec plusieurs belles journées comme aujourd’hui, le pont de glace ne saurait tenir longtemps en bon état.

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