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Le Poisson d’avril (1er avril)

Attention ! Nous voilà le 1er avril.  Quelqu’un pourrait bien vous faire courir le Poisson d’avril, vous envoyer, par exemple, chercher la corde à virer le vent.

Allez, soyons bon joueur. Je vous en souhaite un poisson, gentil quand même, fort agréable, qui se terminera, baigné de tendresse, dans les bras de votre Amour.

Retour au Poisson d’avril des années 1900. Veille du jour donc, Le Soleil du 31 mars 1909, à Québec, écrit :

Le temps du carême tire à sa fin, et le règne du poisson sur nos tables sera avant longtemps chose du passé, mais nous avons encore à vivre une journée terrible en poissons, celle du premier jour d’avril. Pauvre vous, gare au « poisson d’avril ».

Le Poisson d’avril se fête aussi à Montréal, bien sûr.

C’est aujourd’hui le premier avril, la journée par excellence des mystificateurs, écrit La Patrie du 1er avril 1901.

Avec elle ont revenu les farces traditionnelles, les annonces de fausses nouvelles et les démarches inutiles dont sont souvent habituellement victimes les naïfs et les distraits.

La première de toutes ces farces a été celle que nous a jouée l’inclémente nature, sous la forme de la couche épaisse de neige dont elle a tapissé nos rues et des nuages opaques dont elle a voilé le soleil. Elle a gouaillé les météorologistes qui nous prédisaient un printemps hâtif, trompé le calendrier lui-même et détruit nos dernières espérances en un renouveau qui semble mort à jamais.

Les autres ont été nombreuses, et plus d’un jeune commis en nouveautés a parcouru la ville pour emprunter la presse à velours d’un confrère, qu’il trouve après des heures et rapporte sous la forme d’un pain soigneusement empaqueté, plus d’un élève architecte a visité les ateliers des dessinateurs pour se procurer le rond carré, qu’on lui disait utile pour le plan qu’il avait à dresser.

De nombreuses invitations ont été lancées, qui ont procuré à maintes maisons des visites imprévues et des convives inattendus.

Joyeuse journée que celle du Poisson d’Avril, où l’on s’amuse et où l’on rit, dans laquelle on oublie, pour quelques heures, les tristes réalités de la vie, au cours de laquelle les mystificateurs se divertissent, les mystifiés prennent d’ordinaire les choses par le bon côté et se consolent de leurs pas et démarches en prenant leur part de la gaieté générale.

Dans le faubourg Saint-Jean, à Québec, les jeunes prennent plaisir au Poisson d’avril.

La gente juvénile s’est bien amusée hier, durant la journée, écrit Le Soleil du 2 mars 1909, et les courses inutiles n’ont pas été le moindre attrait de la gaieté. Combien de messages ont été ordonnés, qui n’avaient pour résultat que le cri : « poisson d’avril ! », à la grande indignation de celui qui avait « couru » le poisson. Et la malle de Sa Majesté donc, de combien de farces n’a-t-elle pas été complice, en transportant dans une boîte en carton, joliment ficelée, une… « tête de poisson ». En revanche, elle a transmis à un grand nombre de nos belles faubouriennes des missives parfumées qui ont fait leur bonheur, mais connaîtront-elles jamais le généreux cœur qui a pensé à elles ?

Mais gare à vous, il y a des limites à ne pas dépasser. Un jeune l’apprend à ses dépens au Bic, dans le Bas-Saint-Laurent. Le Soleil raconte l’histoire le 8 avril 1902.

Une curieuse aventure est arrivée mardi dernier à un jeune homme de notre village qui s’était avisé de s’amuser aux dépens d’une jeune fille qu’il courtisait. Comme c’était le 1er avril vers le soir, il se rendit déguisé en femme à la demeure de sa bien-aimée et lui remit un paquet contenant un superbe hareng fumé. On voit d’ici la tête que fit cette jeune fille quand elle ouvrit le paquet et quel plaisir son amoureux goûtait en voyant qu’il avait si bien atteint son but. Mais pour avoir trop voulu jouir de son triomphe, ce jeune homme fut cruellement puni. On le reconnut sous son déguisement et il fut chassé sans merci. Les poissons d’avril sont quelquefois funestes aux amoureux qui en abusent.

9 commentaires Publier un commentaire
  1. Mildred. #

    De vous visionner pour vos chers colobris en ce 1er d’avril est un bien gentil poisson et j’ai aussi compris que je ne devrais pas trop attendre de ces beaux petits oiseaux sur mon balcon d’arrière cour en plein St-J.-Baptiste; qu’importe nous remettrons des abreuvoirs et des mangoires dès demain à notre balcon car nous avions abandonné le projet à cause des moinaux qui salopent tout.Par contre autour de notre maison de Charlevoix il y en a toujours eu plein d’aussi loin que je me souvienne on disait d’eux  »des oiseaux mouches »,sans doute attirer par les fleurs du parterre de ma grand-mère juste en face de notre maison.

    1 avril 2012
  2. Jean Provencher #

    Coudon, chère Mildred, me prenez-vous pour un hareng, un éperlan ou un crapet-soleil, diable ?

    P. S. Les premiers Français arrivés ici voilà bien longtemps, et ne connaissant pas le colibri en Europe autrement que sous la forme d’un pendant d’oreille, au 16e siècle, pour ces dames, l’ont tout de suite appelé l’oiseau-mouche.

    1 avril 2012
  3. Mildred. #

    Le crapet-soleil est bien ce joli petit poisson d’amérique du nord vivant dans des eaux douces,au corps arrondi et très coloré auquel vous ressemblez le plus et c’est croyez-moi un très beau compliment pour l’ardeur de votre personne que vous mettez à perpétrer nos racines par vos écrits sur votre blog.

    1 avril 2012
  4. Jean Provencher #

    Tiens, tiens, tiens, vous essayez de vous faire pardonner !

    1 avril 2012
  5. Je croyais à un canular du 1ier avril…Lorsque je vous ai vu à RDI-Matin j`ai cru que l`on divaguait.Mais il y a deux semaines j`ai apercu 5 hirondelles bicolores au dessus d`un lagon d`épuration dans le sud-ouest de l`Ontario(3 semaines d`avance de la moyenne de date d`arrivée) Mais rien n`est impossible.Les grenouilles chantaient déjà dans le meme lagon et les cygnes toundra ont déjà quitté pour le nord,eux aussi deux semaines plus tot que de coutume. J`ai aussi découvert du meme coup votre blog.Pour un historien comme moi ces vignettes de la vie quotidienne d`antan sont des petits bijoux.Pour la fin de semaine de Paques nous retournons au chalet du lac Huron.Nul doute que je vais installer mes mangeoires à orioles et colibris et surveiller mes oiseaux-mouches qui arrivent dans ce coin de pays vers le i er mai

    2 avril 2012
  6. Jean Provencher #

    Diable, cher Jacques, tout est bien hâtif !!! La vie printanière déjà reprise pleinement !!!

    2 avril 2012

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