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Les Montréalais en ont marre

À Montréal, on en a ras-le-bol à la fin de janvier 1900. Le journaliste de La Presse du 26 janvier n’en peut plus.

Quel temps de chien ! Les anciens ne s’y reconnaissent plus : les saisons ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois. On dirait que notre système planétaire a subi un dérangement qui cause une perturbation climatérique.

Depuis quelques semaines, nous avons passé à travers toutes les températures. Aujourd’hui vent et pluie : demain froid à tout fendre et calme plat; un autre jour, tempête de neige; puis encore du vent et de la pluie; et c’est toujours à recommencer.

Les observations météorologiques nous font voir dans la même journée de la pluie, de la grêle, de la neige et un froid sibérien. La journée commencée avec un chapeau, un léger pardessus et un parapluie, se terminait au milieu des fourrures les plus chaudes que nous étions obligés d’abandonner le lendemain.

En vérité, c’est désolant; et nous nous mettons à regretter vivement nos hivers les plus rigoureux. Les anciens disent qu’ils ne s’amusent plus. À Montréal, on est encore à se demander si nous aurons un pont de glace en face de la ville.

La tempête de neige comme hier soir, à 11 heures, et qui souffle encore violemment sur la ville, aujourd’hui, marquera-t-elle réellement le commencement de l’hiver ? Espérons-le !

À 1 heure, cet après-midi, le vent avait atteint une vélocité de 50 milles à l’heure; c’est une vraie tourmente. Depuis 11 heures, hier soir, il est tombé près de 4 pouces de neige et tout indique que ce n’est pas fini.

Hier soir, le thermomètre indiquait 28 au-dessus de zéro. La température s’est refroidie durant la nuit; de sorte qu’à 11 heures, ce matin, le mercure marquait 1 degré au-dessous de zéro. Il est probable que le mercure continuera de baisser.

Cela dit, à lire la légende au bas de cette carte postale, la belle Léa est loin de s’impatienter, elle rêve plutôt d’une course de raquette avec son amoureux.

6 commentaires Publier un commentaire
  1. Denis Bastien #

    J`adore cet article.
    Merci.

    16 février 2012
  2. Jean Provencher #

    Merci, cher Denis. Vous comprendrez que je souris quand quelqu’un, aujourd’hui, y va d’une affirmation tout à fait assurée, absolument «imparable», sur le climat québécois. Et on croirait lire, ici, un de nos contemporains. Au fil du temps, nous avons tout vécu au Québec sur le plan climatique. Il ne faut se surprendre de rien à ce sujet au Québec et éviter, surtout, des affirmations à l’emporte-pièce.

    16 février 2012
  3. Denis Bastien #

    Je suis tout à fait d`accord avec vous.

    16 février 2012
  4. Nicole D. #

    Je trouve ça même encourageant de lire que notre climat n’a pas changé autant qu’on le croit. Une illusion qui me réconforte en ce jour mouilleux de gris.

    16 février 2012
  5. Bertrand #

    Ah l’Histoire…. Quelle unique façon de comprendre le présent…
    Merci Jean..

    19 février 2012
  6. Jean Provencher #

    Ô ! Salutations, cher Bertrand. Moi ici ? Je cours patiner. L’hiver achève, diable.

    19 février 2012

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