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Seize Chinois captifs à la gare Windsor

Gravure de La Patrie du 22 septembre 1903

Le 22 septembre 1903, La Patrie nous annonce que seize Chinois sont gardés captifs à la gare Windsor depuis quelques jours. Comment se fait-il ?

Il faut savoir que la loi canadienne de l’immigration chinoise adoptée en 1900 permet à la compagnie Pacifique Canadien d’aller chercher des Chinois à Hong Kong pour les conduire à la frontière des États-Unis en passant par le Canada. Ces Chinois doivent débourser 100$ avant d’entrer au Canada.

Après leur avoir fait traverser le Canada en train jusqu’à Montréal, la compagnie de chemin de fer mène ces 16 Chinois à Richford, à la frontière avec le Vermont. Or, le douanier américain leur refuse l’entrée aux États-Unis. Dans le cas d’un refus américain, le Pacifique doit retourner ces voyageurs en Chine.

Retour donc à Montréal. Les Chinois demandent alors d’être libérés pour pouvoir demeurer dans la métropole, du moins le temps qu’on statuera sur leur sort. La compagnie de chemin de fer refuse et les garde captifs à la gare Windsor, en attendant d’aller les reconduire à Hong Kong, obligée d’agir ainsi, dit-elle, en vertu de la loi canadienne. Les fils du Céleste Empire retiennent alors les services de MM. Lighthall et Harwood pour être remis en liberté sous le bénéfice d’un bref d’habeas corpus dirigé contre le Pacifique.

Après le refus de ce bref par la Cour supérieure, les Chinois s’adressent immédiatement à la Cour d’appel. Les avocats Lighthall et Harwood affrontent Thomas Chase-Casgrain, engagé par le Pacifique Canadien, et Donald Macmaster, représentant le gouvernement américain. Dès le 24 septembre, le Cour d’appel refuse à son tour l’émission de ce bref, déclarant que le recours que les Chinois pouvaient exercer était d’en appeler au gouvernement américain de la décision de l’officier de douane et ils ne l’ont pas fait. De plus, les Chinois n’avaient pas déboursé cette somme de 100$ avant leur entrée au Canada, croyant sans doute qu’ils n’auraient pas à prendre pied au pays et qu’il leur serait facile d’entrer aux États-Unis. Nos tribunaux ne peuvent intervenir dans l’affaire, écrit La Patrie, car ces Chinois ne se sont pas conformés à la loi du Canada en payant la taxe d’entrée.

Aussi doivent-ils reprendre la route vers Vancouver, avant de regagner Hong Kong.

 

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