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Articles de la catégorie ‘Littérature, lecture’

Cette feuille qui tient bon !

Je garde un très grand souvenir de René Lévesque. Pour le rôle qu’il a joué dans l’histoire du Québec. Et j’ai tout plein de liens avec lui. Sa mère qui habitait le quartier Montcalm et à qui j’avais parlé. Les quatre heures que René Lévesque m’a données à Montréal, à trois reprises, alors que je faisais sa biographie au tout début de 1970. Et ce diable-là m’a envoyé son livre en 1986. J’ai tout plein de liens. Et je prends régulièrement ma route pour gagner ma campagne en empruntant le coin de rue des Érables où j’avais salué sa mère. Penser à lui devant le collège Saint-Charles-Garnier dans Saint-Sacrement qu’il a fréquenté. Puis au cimetière de Saint-Michel de Sillery où il repose depuis 1987.

Dans un article publié dans Paragone, octobre 1971, et intitulé « Sur Proust : une idée de recherche », Roland Barthes écrit au sujet de Marcel Proust :

« Le renversement des apparences (…) procure toujours au narrateur un étonnement délicieux : essence de surprise, et non essence de vérité, véritable jubilation, si entière, si pure, si triomphante (…) que ce monde d’inversion ne peut visiblement relever que d’une érotique (du discours), comme si le tracé du renversement est le moment même où Proust jouit d’écrire. »

Cité dans le quotidien Le Monde, 28 mars 1980.

La photographie de Proust, d’Otto Wegener, est dans sa page Wikipédia.

« L’homme écoute son œil qui voit », sur voie, dans le calepin de Ninon et Pierre, mes amis à Trois-Rivières. Nous sommes en avril 1975.

Mélu et Pagel vivent dans les Vosges à élever des moutons. Ils sont donc en Alsace. Mais la vie n’est pas facile. Il faut être armé de joie de vivre, écrit Mélu. Et qu’est-ce que ce serait si nous ne vendons pas très bien nos tissages ? La montagne ne vous nourrit pas. Il faut tout lui arracher. Mais quelles richesses. Terriblement passionnant de tout arracher. Le foin aux prés. La laine aux brebis. (…) Arracher le lichen aux rochers et sa fatigue du lit. S’arracher du poêle, de la tiédeur et s’enfoncer dans la neige. Cisailler les genêts. Couper la tête des millepertuis. Fendre à la hache le bois. Des verbes. Plein de verbes. Cueillir. Grapiller. Allumer. Souffler, Scier. Abattre. Construire. Avoir froid, chaud, faim, peur. Aimer. Être heureux, en douter parfois, être heureux quand même. S’éveiller et courir en bottes, courir pieds nus. S’arrêter, regarder, sentir, palper, écouter, goûter. S’arrêter, rêver, se dissoudre, renaître.

Voilà un extrait de ce livre que j’ai beaucoup aimé durant les années 1970. Parfois, j’étais avec eux, mais au Québec.

Pile de livres.

Vous voulez vous reposer des villes ? Gagnez la campagne. Ou achetez, pour presque rien, ce Bambois, la vie verte, de Claudie Hunzinger. Il se trouve en poche et n’a pas 160 pages.

Moi, j’ai lu ça la première fois au début des années 1970. J’ai un couple d’amis français qui ont vécu trois ans au Québec durant les années 1960 ; l’épouse venait d’Avallon et l’époux de Fegersheim, tout près de Strasbourg. Malheureusement, les deux sont maintenant décédés.

Je vous mentionne l’endroit près de Strasbourg, parce que le couple de Bambois, Mélu et Pagel, a trouvé cette ferme des Vosges. Pagel sortait d’une étude à la Bergerie Nationale de Rambouillet pour savoir comment élever les moutons. Au début, le travail fut bien difficile et ils étaient obligés de dépenser. Mais finalement, ils achètent à crédit un métier à tisser. Et l’aventure du troupeau de moutons est complétée par celle de la laine teinte aux bruyères, aux feuilles de bouleau, et au millepertuis.

À Pâques 1970, exposition à Strasbourg des couvertures, des ponchos tissés durant l’hiver. Puis bien d’autres à Lyon, à Paris, à Montréal…

Prochainement, je vous laisserai un extrait de ce livre reposant.

Les aventuriers.

J’ai un grand ouvrage de Carl Gustav Jung (1875-1961), médecin psychiatre suisse. Internet le dit « penseur influent et auteur prolifique », fondateur de la psychologie analytique. Ce que j’aime de lui, c’est qu’il s’attarde à l’occasion à l’Asie également, où vit une grande population. On y viendra à l’occasion dans ce livre de plus de 500 pages.

Voici la troisième page du calepin magnifique que m’ont envoyé mes deux amis de Trois-Rivières, Ninon et Pierre, un calepin de toute beauté avec des textes et des dessins.