Nous revoici à Sainte-Anastasie, le 24 juin 1976, avec beaucoup de travail à venir. Page 2 du livre de bord.

Vous verrez sur ce site internet de nombreuses pages provenant de ce livre de bord qui durera une dizaine de mois.
Ouvrons à la pager 344, où l’auteur parle du Trivial et du Tragique.
« Le simple mortel, dans notre civilisation urbanisée, passe pratiquement toute sa vie sur le Plan Trivial; ce n’est qu’en de rares occasions — pendant les orages de la puberté, ou quand il tombe amoureux ou en présence de la mort — qu’il tombe soudain dans le trou et passe au Plan Tragique. […]
La force de l’habitude et des conventions nous enferme dans le Trivial; nous ne nous en apercevons même pas parce que les chaînes sont invisibles, les contraintes agissent au-dessous du niveau de la conscience. Ce sont les normes collectives, les codes de conduite, les matrices axiomatiques qui déterminent les règles du jeu, et nous font avancer presque tous, dans les ornières de l’habitude, nous réduisant à cet état d’automates bien dressés que les behavioristes présentent comme la vraie condition de l’homme. Ce que Bergson appelle « le mécanique incrusté sur le vivant » résulte de l’incarcération dans le Trivial.
Dieu merci, l’homme n’est pas toujours un être plat — mais seulement presque toujours. Comme l’univers où il vit, il est en état de création continue. […] La vie dans le Trivial est un emprisonnement indolore; c’est aussi une condition de stabilité sociale et intellectuelle. On ne saurait s’installer en permanence dans le ventre de la baleine. Émotionnellement et intellectuellement, nous ne pouvons nous permettre que de très brefs séjours sur le Plan Tragique, parmi les archétypes et les fins dernières. Émotionnellement, ce serait le voyage sans retour de Blake, ou le samadhi définitif du yogi. Intellectuellement, ce serait l’abdication de la raison. Car les êtres que l’on rencontre sur ce plan, les membres de cette matrice — éternité infini, causes premières, paradoxes des archétypes — sont des absolus irréductibles qui ne se prêtent pas au traitement logique. Ils bouleversent toutes les opérations rationnelles, comme le font en algèbre les symboles du zéro et de l’infini introduits dans une équation finie. C’est ce qu’exprime parfaitement le mot de Malraux : « Une vie ne vaut rien — mais rien ne vaut une vie ». Le physicien peut parler de l’infini en symboles abstraits, mais dans la vie ordinaire l’infini c’est l’infini, cette chose qui dépasse l’entendement, et l’on s’en tient là.
Arthur Koestler, Le cri d’Archimède. L’art de la découverte et la découverte de l’Art, Paris, Calmann-Lévy, 1965, p. 344 et 345.
Vous pouvez trouver Arthur Koestler sur ce site internet.
Thomas Merton (1915-1968), né à Prades, dans les Pyrénées Orientales, et décédé à Bangkok, en Thaïlande, moine américain, théologien, écrivain spirituel, poète et militant pacifiste. « Bhaktivedanta Swami apporte à l’Occident un rappel salutaire, à savoir que notre culture effrénée à sens unique fait face à une crise, qui peut l’amener à sa propre destruction, car elle manque de l’intense profondeur d’une conscience métaphysique authentique. »
Jean Varenne (1926-1997), né à Marseille et décédé à Paris, indologue français, spécialiste de l’hindouisme, du sanskrit, des cosmogonies védistes et de nombreux sujets touchant aux traditions de l’Inde et aux religions de l’Iran ancien. « Ce livre, la Bhagavad-gita telle qu’elle est, de A. C. Bhaktivevedenta Swami Prabnupata, magnifiquement présenté, est d’une valeur inestimable, car l’Occident connaît mal ce courant majeur de l’hindouisme… On ne peut donc que recommander vivement la lecture d’un ouvrage qui mérite de maintes façons d’être tenu pour considérable. »
Lanza Del Vasto (1901-1981), né dans les Pouilles, en Italie, et décédé à Murcie, en Espagne, écrivain et poète de langue française, philosophe, sculpteur, dessinateur et musicien. « Il est précieux, pour le public français, de posséder ce livre regardé comme sacré par les sages de l’Inde, éclairé par l’exégèse de A. C. Bhaktivevedenta Swami Prabnupata, maître prestigieux, héritier d’une haute tradition. »
Dans les Cahiers de Simone Weil (1909-1943), l’éditeur Plon invoque que Bhagavad-gita apparaît et on le définit comme « un poème religieux et philosophique de l’Inde ancienne; date indéterminable ».
Henry David Thoreau (1817-1862), philosophe, naturaliste et poète américain est du groupe. « Je baigne chaque matin, dit-il, mon intelligence dans la prodigieuse philosophie cosmogonique de la Bhagavad-Gita. Des milliers d’années se sont écoulées depuis sa composition, mais en comparaison de cette œuvre, notre monde moderne et sa littérature semblent chétifs et insignifiants. »
Aldous Huxley (1894-1963), écrivain, romancier et philosophe britannique. « La Bhagavad-Gita est le plus clair et le plus riche recueil de philosophie éternelle jamais compilé. Cela en explique la valeur permanente, non seulement pour le peuple indien, mais pour toute l’humanité. »
Arthur Schopenhauer (1788-1860), philosophe allemand. « Il s’agit là de l’œuvre la plus instructive et la plus sublime qui soit au monde. »
André Chédel (1915-1984), philosophe et chercheur suisse, écrivain, orientaliste et journaliste. « L’œuvre entreprise par le Swami Prabhupada est à la fois considérable et précieuse, car en lisant ses traductions du Srimad-Bhagavatam et de la Bhagavad-Gita le spiritualiste et le sanskritiste sont assurés de posséder une nourriture spirituelle insurpassable et un instrument de travail incomparable qui permet d’avoir accès à la moelle du texte. La pensée authentique est ainsi restituée dans sa pureté primitive, sans apports subjectifs subséquents. »
Thème Linen par The Theme Foundry.
Copyright © 2025 Jean Provencher. Tous droits réservés.