Pas de musique dans les bars !
Tenanciers de bar, attention à la musique chez-vous, elle est défendue. Sinon, une comparution en cour du recorder vous attend.
Le journal La Patrie du 24 juin 1905 le rappelle :
La police recherche activement les débits d’alcools dans lesquels on entend de la musique. Comme de faire de la musique dans les bars est contraire aux règlements municipaux, on s’attend à ce que nombre de tenanciers soient traduits en cour du recorder [nom qu’on donnait à l’époque à la cour municipale].
En ce qui concerne la musique chez les marchands de fruits, les magasins de bonbons, etc., la chose ne semble pas très claire. Quelques marchands de bonbons et de fruits étaient convaincus qu’ils n’avaient pas le droit de faire de la musique dans leurs établissements, mais il paraît que le règlement municipal n’a pas prévu leur cas, excepté si la musique cause des rassemblements sur le trottoir susceptible de gêner la circulation.
On se rappelle le procès intenté par un médecin qui cita devant le recorder un marchand de fruit dont la musique le gênait. Le médecin gagna son procès, non pas à cause de la musique en elle-même, ni parce qu’elle le gênait, mais tout simplement parce que cette musique attroupait les badauds, lesquels gênaient la circulation.
En ce qui concerne les débits d’alcools, toute musique est interdite. Les musiques dans les bars firent leur apparition par des mécaniques dans lesquelles on glissait une pièce; c’était le plus souvent un banjo : la chose fut tolérée parce qu’on ne crut pas que le son était assez fort pour attirer des consommateurs. Maintenant d’autres instruments de musique, mais plus forts, fonctionnent dans les bars. On les entend de la rue et la police ouvre l’œil et l’oreille.
Cette photographie de Rose-Ella Léger fut prise à Buckingham, en Outaouais, dans les années 1920. Elle provient de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Gatineau, Fonds Rodolphe Léger, cote P28, D36.
Eh ben! Je ne savais pas que le municipal s’y mettait aussi . Je savais que dans les campagnes les curés défendaient les Veillées et les danses . Pauvre Rose Latulippe qui a dansé avec un beau ténébreux qui s’averra être le diable ! Les chansons n’y étaient pas toutes tirées du répertoire de La Bonne Chanson…heureusement!
Bien oui, la belle Rose avec le grand noir, fin danseur qui avait demandé la plus belle fille de la place pour s’exécuter. Mais elle s’est fait égratigner le dos, avant de penser lui montrer la petit croix au bout de la chaîne, qu’elle avait entre ses deux seins. Et il est parti à la belle épouvante, avec le cadrage de la porte, le jaspinas. Là où il avait laissé son traîneau, on dit que la neige était complètement fondue. Faut se méfier de ces grands diseurs, de ces grands danseurs !
P.S. Ma grand-mère Valéda appelait cet espace entre ses deux seins, là où elle gardait un petit mouchoir de fantaisie, la « vallée de Josaphat ».