Une paruline s’en tire
Hier matin, sur la route, filant dans ma campagne, je passe devant mes amis Hélène et Claude. Hélène est à l’extérieur et, tenant quelque chose dans ses mains, me dit d’arrêter.
Un jeune oiseau jaune venait de se blesser en frappant une des vitres de la maison. Il croyait voir un paysage accueillant. Hélène le ramasse par terre. Il souffre assurément d’une commotion cérébrale. Il ne cherche pas à fuir et peine à respirer normalement.
Nous le déposons sur la galerie de ciment à l’avant, lieu ombragé, à la température plus stable que partout ailleurs, et nous nous éloignons.
Une quinzaine de minutes plus tard, nous revenons sur place pour constater, par son regard, qu’il a vraiment repris ses esprits. Le temps d’une seule photographie, et il s’envole, gagne la haute branche d’un arbre tout près.
Il est sauvé.
Il s’agit de la Paruline jaune femelle (Dendroica petechia) selon mon ami Paul.
Tu as eu beaucoup de chance, jolie paruline. Si tu étais de notre espèce, une commotion cérébrale t’aurait peut-être sérieusement amochée. Notre papa, homme d’une grande foi, avait coutume de dire que Dieu, parmi toutes ses créatures, s’était probablement donné pour tâche de veiller avec le plus grand soin au bien-être des oiseaux. Il devait se dire, notre papa, que leur chant lui était si doux qu’il était un cadeau de ce dieu auquel il croyait avec tant de ferveur.