Les célébrations chinoises du Nouvel An
Les premiers Chinois arrivent à Québec au tournant du 20e siècle et habitent d’abord côte d’Abraham et rue De Saint-Vallier, dans le faubourg Saint-Roch. Dans la presse, on les appelle les Célestes, les Fils du ciel ou les Fils du céleste empire. Jusqu’aux années 1920, ils sont une centaine, tous, semble-t-il, de foi bouddhiste.
Certaines de leurs manières de fêter montrent un grand raffinement et témoignent de la beauté de leurs rites religieux. Ainsi en est-il de leur célébration du Nouvel An, qui durent trois jours.
Les grandes réjouissances qui ont eu lieu chez les Chinois, à l’occasion de l’an nouveau de l’ère bouddhiste, écrit le journal Le Soleil du 23 janvier 1909, se terminent ce soir [samedi]. Commencées jeudi, ces fêtes ont été l’occasion de joyeuses réunions.
Dans les demeures chinoises, on a sorti toutes les bijouteries de jade et tous les objets de laque qu’on étale confusément sur les tables. Des herbes odorantes brûlent dans des vases et répandent une senteur douce et agréable dans les appartements. Des porcelaines délicates vous invitent à goûter aux pâtes sucrées, aux riz, aux amandes et aux fruits secs qu’elles contiennent.
Puis, dans un coin, sont accroupis deux ou trois Célestes qui frappent du tam-tam, et qui font entendre une douce mélopée, en manière de chant patriotique, écho des célébrations en l’honneur des ancêtres qui se font en ce jour aux lointains pays des dragons.
L’essentiel de ce texte provient de mon livre L’histoire du Vieux-Québec à travers son patrimoine, paru aux Publications du Québec en 2007. Je ne rate jamais l’occasion de remercier l’historien Frédéric Smith pour son aide indispensable à cet ouvrage.
La gravure de cet article apparaît à la une du journal La Patrie, édition du 19 février 1901.
Ah cher Jean! Quelle aventure ç’a été de travailler sur L’histoire du Vieux-Québec à travers son patrimoine. Et le début d’une amitié qui m’est précieuse. Bon dimanche à tous!
Merci, cher Frédéric. Ton amitié, tu le sais bien, cher ami, m’est tout autant précieuse.
Eh oui, les Chinois de Québec ont laissé bien des traces.
Merci pour cette chronique si vivante.
Merci à toi, chère Martine. Beau dimanche.