En 1908, le Canadien Pacifique fleurit ses gares
Comme on s’en doute, les jolies fleurs qui émaillent les plates-bandes de la voie ferrée du C.P.R. de Saint-Jean à Vancouver, exigent de cette compagnie une attention minutieuse et constante.
La compagnie du Pacifique a, pourrait-on dire, sa fête des fleurs.
Chaque année, à l’approche du printemps, un officier de la compagnie, M. Dunlop, un botaniste, fait une distribution de graines aux employés de la compagnie, qui ont charge des petites gares échelonnées le long de la voie. C’est une heureuse idée que de fournir à ses employés, qui vivent dans la solitude souvent, le moyen de se distraire et d’utiliser leur loisir par la culture des fleurs.
Au voyageur, émerveillé de voir les plates-bandes de nos petites gares de la campagne diaprées des couleurs les plus séduisantes, le trajet semble plus court. C’est une excellente tactique.
On a demandé, cette année, à M. Dunlop cinquante mille paquets de graines, contenant chacun dix-neuf variétés de fleurs. C’est dire que, l’été prochain, si la température n’est pas trop vilaine, nous aurons auprès des petites gares de la compagnie de jolis et coquets parterres.
À l’occasion de cette distribution de graines de fleurs, le bureau de M. Dunlop avait été converti en une véritable serre, qu’un grand nombre de personnes ont visitée hier.
La Patrie (Montréal), 25 mars 1908.
La gare de Saint-Agapit, une communauté entre Pointe-Saint-Gilles et Dosquet, sur la rive sud du Saint-Laurent, faisait partie du réseau ferroviaire de la compagnie du Grand-Tronc.