Quelques poèmes de l’époque des Tang en Chine
C’est là une période qui va de 618 à 907 après Jésus-Christ.
Extrait de l’ouvrage bilingue de Xu Yuanchong, traducteur de talent en français comme en anglais et professeur à l’Université de Pékin, Choix de Poèmes et de Tableaux des Tang (2007).
Et, manifestement, l’ouvrage a reçu l’imprimatur des autorités politiques chinoises, puisque la maison d’édition, la China Intercontinental Press, fondée en 1993, a le mandat de publier en diverses langues des ouvrages culturels chinois de belle facture.
La nouvelle mariée
Mariée depuis trois jours, je fais la cuisinière ;
Je me lave les mains et prépare un bouillon.
Ne sachant s’il plaît au goût de ma belle-mère,
Je demande à ma belle-sœur si ça sent bon.
L’amour d’un galant
Entre les saules verts coule le fleuve bleu
Où j’entends mon galant chanter sur un radeau.
Le soleil brille à l’est, à l’ouest il pleut,
Mon galant est amoureux, comme il fait beau.
Neige sur la rivière
Nul vol d’oiseaux n’est vu en haut,
Ni trace d’homme sur la terre.
Un seul vieillard dans un bateau
Pêche la neige à la rivière.
La paysan
En plein midi on houe le sol ;
La sueur s’égoutte sur la terre.
Sais-tu que le riz dans ton bol
Est le fruit de la peine amère !
À l’ancre sur le fleuve Qinhuai
De brume sur le fleuve la lune est voilée ;
Près d’une taverne ma barque est amarrée.
Ne sachant pas la douleur du pays conquis,
La chanteuse chante l’air de son roi soumis.