Sous certains angles, la presse d’il y a un peu plus de cent ans ne cesse de surprendre
Exemple. Nous sommes à découvrir en ce moment l’importance des mycorhizes, un champignon-racine venu de l’association en symbiose des champignons, des racines des arbres et des bactéries.
Aussi, grâce aux mycorhizes, les arbres « se parlent », peuvent échanger entre eux.
Voici une réflexion étonnante, âgée de 124 ans, qui indique que nous sommes alors sur une voie sérieuse. Cependant, elle n’est pas perçue à l’époque. Peut-être n’avait-on pas les instruments voulus pour aller plus loin ?
Il y a toujours davantage à planter de grands arbres, soit dans des prairies jouissant d’une humidité ordinaire, soit sur des terrains où l’eau est continuellement surabondante, ou à des intervalles irréguliers ou périodiques.
Ces arbres absorberont une énorme quantité de fluide aqueux, qu’ils exhalent ensuite dans l’atmosphère, qu’ils rafraîchissent pendant les chaleurs de l’été ; ils offrent alors aux bestiaux qui y paissent un abri contre l’ardeur du soleil.
Ces arbres s’opposent également à l’action desséchante sur les herbages eux-mêmes ; ils assainissent l’air en s’emparant des gaz délétères que les détritus végétaux forment en se putréfiant sous l’influence de l’humidité de la terre.
Les racines de ces arbres, en se multipliant en tous sens dans le sol, s’affermissent et établissent pour ainsi dire un drainage qui favorise la végétation des plantes.
Personne ne saurait objecter une méthode aussi profitable ; les cultivateurs peuvent la mettre en pratique, puisqu’elle n’occasionne qu’une faible dépense.
Voici quelles sortes d’arbres pourraient être plantés dans les terrains généralement humides. Peuplier blanc, peuplier tremble, peuplier du Canada, différentes espèces de saule, etc. Si le terrain n’était pas trop humide, le cultivateur pourrait y planter le bouleau noir, l’érable à feuille de frêne, la plaine ou tout autre arbre pouvant végéter dans un pareil terrain.
Le Franco-Canadien (Saint-Jean-d’Iberville), 16 novembre 1893.