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De tout temps, naviguer sur le fleuve Saint-Laurent et dans le golfe a été difficile

On comprend pourquoi on cherche fréquemment à faciliter le travail des pilotes.

En septembre 1903, voici un bilan des dernières améliorations.

Le ministère de la Marine a beaucoup travaillé pendant toute la saison à éclairer et à améliorer la route du Saint-Laurent. […] Pendant les trois mois derniers, 23 nouvelles lumières, comprenant des phares, des bouées à gaz, etc., ont été placées dans le bas du fleuve, un grand nombre de signaux de brouillard ont été installés aux points désignés au ministre.

L’agence du département à Québec a tellement à faire qu’elle n’a pas assez de bateaux à sa disposition et l’on peut voir, par l’énorme quantité de matériaux entreposés sur le quai du gouvernement, qu’un bateau spacieux serait une acquisition bienvenue pour la flotte du département. En attendant, le gouvernement a dû louer un navire, le « King Edward ».

Le phare du Cap Rosier a été amélioré et la lumière blanche fixe sera remplacée par une lumière intermittente.

Au Cap Race, le bateau du gouvernement, le « Gulnare », fait des relevés topographiques ; la canonnière anglaise, le « Goldfinch », a été envoyée par l’Amirauté pour faire un relevé du détroit de Belle-Isle.

On suggère de placer des phares et des bouées à sifflet sur les bancs au large du Cap Ray, de Saint-Pierre, de Cap Race et de Belle-Isle. Cet ouvrage serait cependant difficile parce qu’aucune bouée ne peut résister aux masses énormes de glace qui descendent tous les étés des régions arctiques.

Les bateaux phares aux points dangereux seront aussi d’une grande utilité. Ils seraient équipés d’appareils Marconi et se tiendraient en communication avec les postes télégraphiques de la côte. Ils pourraient ainsi communiquer avec les navires qui passent et les avertir de tout obstacle qu’ils pourront rencontrer sur leur chemin.

Plusieurs personnes demandent que l’entretien de ces bateaux soit confié à la Grande-Bretagne, aux États-Unis, à la France, à l’Allemagne, au Canada, à Terreneuve et aux autres pays qui ont intérêt à rendre l’entrée du Saint-Laurent aussi sûre que possible.

On pourrait s’en servir pendant l’été, quand l’océan et le fleuve sont libres de glaces. Pendant l’hiver, ce serait difficile sinon impossible, à cause de l’impossibilité de trouver les équipages nécessaires et les abris contre les glaces.

 

Le Canada (Montréal), 7 septembre 1903.

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