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Fin août et on fête toujours, l’été ne veut pas mourir

Celui qui signe P. M. S. a le cœur à la fête.

Montréal est désert, toute la population valide et même invalide a fui loin de l’asphalte brûlante de la rue St-Jacques.

La reprise de beau temps dont nous jouissons depuis quelques jours a décidé les citadins les plus enracinés, et nos plages d’été sont bondées de visiteurs.

Les cottages se sont ouverts et les petites têtes blondes ou brunes de nos bébés apparaissent à toutes les fenêtres et dans tous les bosquets.

Les chaloupes sillonnent en tous sens les rivières ; les buggies et les charrettes, les pur-sang et les ponies s’entrecroisent sur les routes ; chaque forêt cache un pique-nique, chaque buisson des amoureux.

Le soir, on n’entend que pianos, chants et cris joyeux qui s’appellent et se répondent d’un côté à l’autre de la rue du village.

Tout à la joie ! c’est la devise du jour.

Quelle douce satisfaction pour l’homme d’affaires qui manie les millions comme pour le journaliste qui manie la plume, opération beaucoup moins lucrative, que de s’échapper un jour pour aller respirer ce bon air et se plonger dans ces gais ébats.

 

La Patrie (Montréal), 30 août 1889.

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