L’enseignement de l’histoire
Cela ne date pas d’hier que nous nous posons des questions sur l’enseignement de l’histoire. Pour quelles raisons d’ailleurs doit-on enseigner l’histoire du Canada dans nos écoles ? Voici la conception qu’on se fait de l’histoire d’ici en 1902.
Le 4 octobre, le journal La Patrie reproduit un article de l’hebdomadaire L’Union des Cantons de l’Est produit à Arthabaska, article intitulé L’histoire du Canada.
Nous applaudissons à la campagne entreprise par nos confrères canadiens-français des États-Unis qui veulent un meilleur enseignement de l’histoire du Canada dans les écoles.
La même campagne pourrait être faite dans notre province avec le même à-propos, la même utilité.
Et elle pourrait l’être non seulement au sujet des écoles élémentaires, mais aussi quant à certains collèges classiques, où l’histoire de l’ancienne Grèce est beaucoup plus en honneur que l’histoire du Canada.
Nous connaissons maints collèges classiques où les histoires anciennes sont enseignées durant des années, tandis que l’histoire du Canada fait à peine l’objet de quelques mois d’étude.
Et encore n’étudie-t-on souvent bien à la hâte que les questions exigées par les programmes du baccalauréat.
C’est là une lacune.
Il faut faire comprendre et admirer notre histoire nationale par les jeunes, les hommes de demain, de l’avenir.
Les jeunes doivent connaître les traits héroïques de ces vaillants pionniers qui ont ouvert ce territoire à la civilisation, qui se sont taillé un domaine dans ces forêts de l’Amérique.
Il faut qu’ils sachent ce qu’ont fait nos pères, ces champions de l’honneur, du dévouement, du désintéressement; ces soldats, ces martyrs qui ont tant lutté pour la liberté, pour la conservation de la foi, de leur langue, de leurs traditions.
À ceux de demain qui seront appelés à être les défenseurs du nom canadien-français, il faut retracer nos épopées glorieuses, et leur montrer le sentier de gloire et d’honneur où ils sont appelés à marcher.
C’est dans l’histoire du Canada que notre jeunesse retrempera son courage, son énergie, son patriotisme. C’est là qu’elle puisera ces sentiments, cette force, qui font les hommes de lutte, de caractère, si rares à notre époque.
La statue de François-Xavier Garneau qui coiffe cet article, une œuvre du sculpteur Paul Romain Marie Léonce Chevré, (1866-1914), né à Bruxelles de parents français, se trouve sur l’esplanade de l’Hôtel du Parlement, à Québec, près de la porte Saint-Louis. Chevré conçut également, à Québec, le monument à Samuel de Champlain, sur la Terrasse Dufferin, et le monument à Honoré Mercier, également sur l’esplanade du Parlement.
Pour en savoir plus au sujet de Garneau, voir sa biographie dans le Dictionnaire biographique du Canada à l’adresse suivante : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=4446