Le chant de l’arrière-saison
Jamais n’ai-je vu un coliade si tard. Il est le seul butineur d’ailleurs. Aucun autre insecte n’est présent. Et il va d’une fleur de Léontodon d’automne à une autre.
Et ce magnifique aux yeux verts semble heureux.
Le Léontodon d’automne (Leontodon autumnalis, Fall Dandelion ou Autumn Hawkbit) est l’une des 800 à 900 plantes d’origine eurasienne arrivées un jour au Québec et maintenant naturalisées. Marie-Victorin (Flore laurentienne, 1964) affirme qu’on l’appellerait pissenlit aux îles de la Madeleine. Selon le groupe Fleurbec (Plantes sauvages des villes et des champs, 1977), cette vivace qui rappelle les épervières jaunes, bien que mentionnée en Nouvelle-Écosse dès 1829, aurait été récoltée la première fois à Gaspé en 1882. Ne semblant guère connue durant les années 1930 au moment du travail de Marie-Victorin, Fleurbec dit que sa distribution au Québec est loin d’être définitive et qu’elle semble gagner du terrain d’année en année. Le léontodon aurait d’abord été introduit autour du golfe Saint-Laurent. «D’autre part, comme il est de plus en plus abondant dans l’Estrie, la Beauce et la région de Montréal, on pense qu’il nous arrive aussi des états américains adjacents à la frontière.»