À Toronto, le Globe and Mail s’en mêle
L’histoire de Jules Fournier se répand.
Nous évoquions que le juge Langelier était à faire un héros du jeune journaliste de 25 ans Jules Fournier, le condamnant lui-même à trois mois de prison pour outrage à la magistrature à son égard.
L’affaire ne cesse de rebondir. Cette fois-ci, le quotidien montréalais La Patrie du 24 juin 1909 écrit :
On lit dans le «Globe», journal du sénateur Ellis, qui fut lui-même emprisonné en 1893 pour mépris de cour :
«Pour avoir critiqué l’Administration de la Justice et les méthodes d’un tribunal, le directeur du Nationaliste (M. Fournier) est amené devant le juge même qu’il a attaqué et ce magistrat, agissant en fait comme plaignant, avocat, poursuivant et jury, l’envoie en prison pour y être traité comme nous le disons ailleurs.
«Toute personne raisonnable ne pourra s’empêcher de penser qu’il y a là un abus de pouvoir; que la personne attaquée ne devrait pas avoir, sous sa seule responsabilité, le pouvoir de punir, et que, si elle a ce pouvoir, elle n’agit pas sagement en l’exerçant. Mais nous n’admettons pas qu’elle ait ce pouvoir…
«On peut formuler l’espoir que le gouvernement du Canada, un gouvernement libéral populaire, ne laissera pas passer ce procédé d’un juge sans une enquête, et qu’il verra au prompt élargissement du journaliste emprisonné.»