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Entendre l’homme de l’estuaire

Emilien Pelletier

Le Journal de Québec n’est pas Le Devoir. Mais la journaliste Emy-Jane Déry a eu le génie d’interviewer l’homme de l’estuaire, l’homme de l’aval.

Campé à l’Université du Québec à Rimouski, Émilien Pelletier, chimiste et écotoxicologue spécialiste de l’Arctique, 70 ans, est devenu, par la bande, parce qu’on a souvent fait appel à lui, notre spécialiste québécois de l’estuaire du Saint-Laurent.

J’aime bien cet homme sérieux, au visage souvent austère, qui n’a jamais cherché à nous dorer la pilule. Et Madame Déry sachant qu’il pouvait nous donner un bilan au sujet de notre estuaire, l’a approché.

Elle ouvre son propos en affirmant que ce chercheur a consacré sa vie à l’étude du fleuve et est optimiste pour l’avenir. Selon lui, la santé du fleuve Saint-Laurent n’a pas été aussi bonne depuis très longtemps et est en constante amélioration.

«Je me suis dit qu’on avait peut-être tendance à parler trop des problèmes. Mais ce que je vois aujourd’hui comme apport toxique par rapport à ce que j’ai connu dans les années antérieures montre que nous n’avons plus ce type de problème-là

Dans les années 1960, l’écosystème du fleuve était envahi de produits chimiques. «Il y avait beaucoup d’égouts, d’entreprises chimiques qui rejetaient toutes sortes de choses dans la partie d’eau douce entre Cornwall et Québec. Le fleuve était pas mal contaminé.»

La publication du livre Le printemps silencieux, écrit Madame Déry, de la biologiste Rachel Carson, a déclenché une vague de mouvements environnementaux. En utilisant l’image des oiseaux qui ne chanteraient plus au printemps, l’auteure a contribué à faire interdire le DTT aux États-Unis dans les années 1970.

«Ça a été le début du contrôle sévère des rejets dans le fleuve. Il y a eu des efforts gouvernementaux importants, l’implantation de nouvelles lois, la fermeture d’usines trop polluantes et l’arrivée de nouvelles techniques pour réduire l’apport des contaminants dans le fleuve», a dit Émilien Pelletier.

Il est important que pareil constat soit diffusé. Vous retrouverez l’article de Madame Déry à l’adresse suivante.

 

La photographie de Monsieur Pelletier sur les rives du Saint-Laurent, provenant de l’Université du Québec à Rimouski, est attachée à cet article.

Comme quoi, ici encore, la désespérance n’est pas de mise.

Et nous pourrions classer ce billet dans la catégorie Le verre à moitié plein, une catégorie que vient de créer, à la demande de ses lecteurs, le quotidien londonien The Guardian, Half full.

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