Des nouvelles de l’École littéraire de Montréal
La fondation de l’École littéraire de Montréal à la fin des années 1890 est majeure dans l’histoire de la création littéraire au Québec. Auparavant, chaque écrivain vivait seul, sans guère rencontrer fréquemment des pareils à lui. Cette école va permettre à ceux que ça intéresse de se voir une fois par mois, souvent même une fois la semaine.
En 1910, les nouvelles sont bonnes au sujet de cet organisme. La Patrie du 17 juin titre «De nombreuses adhésions indiquent un réveil certain du mouvement littéraire chez les nôtres».
L’École littéraire de Montréal a eu sa réunion hebdomadaire, hier soir, aux salons de La Patrie, sous la présidence de M. Jean Charbonneau. Il se fait actuellement un travail considérable chez nos jeunes littérateurs et les adhésions arrivent nombreuses.
Ainsi, on a lu hier soir les demandes d’admission et les travaux de MM. Paul Beaudry, Léon Lorrain, Jean Yves (Damase Potvin), Aegidius Fauteux et Jules Fournier. Ces candidats ont été reçus officieusement et le seront officiellement à la prochaine séance.
Des avis ont aussi été donnés relativement à la présentation d’autres membres. M. Paul d’Ambre, un jeune Québécois de grand talent demande son admission comme membre correspondant.
M. Jules Tremblay, le secrétaire, a lu un sonnet de sa composition intitulé «Messidor», puis on s’est occupé d’administration et de routine. Une suggestion de M. Charles Gill a aussi été adoptée en principe, à savoir que, pendant l’été, l’École pourrait, comme la chose se fait en France, avoir des séances en plein air à la campagne, la beauté du décor se prêtant bien à la poésie et la littérature.
Étaient présents à la séance d’hier : MM. Jean Charbonneau, A. Beauregard, Gustave Comte, L. J. Doucet, G.-A. Dumont, Chs. Gill, Albert Laberge, Lionel Léveillé (Englebert Galèze), Albert Dreux, J.-A. Lapointe et Jules Tremblay.
La photographie de Jean Charbonneau est parue dans Le Monde illustré (Montréal) du 22 avril 1899. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «École littéraire de Montréal».
Sur les défis d’écrire dans une société qui ne sait lire, voir ce billet.