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Causons vraie fête

sur le terrain de foireLe quotidien montréalais La Patrie a longtemps eu un correspondant à Paris. En 1882, il signe Lucien Nicot; j’ignore tout de cet homme. Le 26 avril, il termine son papier en parlant de la fête du 14 juillet, puis échappe ce passage à mon avis très juste :

La fête du 14 juillet est assurément fort gaie et fort belle; on y tire des pétards et des feux d’artifices; on y exhibe des ornements fantaisistes et des emblèmes tricolores; chacun cherche à rivaliser avec son voisin et à le dépasser. Mais cette cohue n’est pas la fête des familles, la fête des enfants, des gens paisibles et tranquilles qu’une trop grande fatigue et une trop grande foule effarouchent.

Pour l’habitant des villes, la vraie fête, c’est celle de son quartier, comme pour le campagnard, celle de sa commune. Peu importe le luxe des décors, l’abondance des baraques; être chez soi, voilà la vraie fête pour les travailleurs. Pouvoir mener les enfants aux chevaux de bois, en habits de travail ou en camisole, la tête nue, voilà l’idéal, voilà le régal. On rit, on pleure aux représentations des théâtres ambulants, et on oublie pendant quelques jours les misères de la vie quotidienne aux sons endiablés du tambour, de la grosse caisse et du cornet à piston.

 

Au sujet de l’image accompagnant ce billet, prière de vous référer à celui-ci.

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