Skip to content

«Des vues de l’envers de l’œil»

balayage de la retine

Il faut que je vous raconte.

Il y a 36 heures, en fin d’après-midi, j’allais voir après deux ans un optométriste pour un nouvel examen de la vue. Le personnage semble travailler avec les toutes dernières machines. Et je m’en tire encore bien.

Mais je ne savais pas que je serais davantage réjoui par ce qui m’attendait. À un moment donné, il me dit «J’aimerais maintenant faire un balayage de vos rétines pour être certain que rien ne s’annonce, genre cataractes, glaucome, dégénérescence maculaire, etc., à cause du vieillissement. Je viens de recevoir la machine ce matin même. Pour la journée, c’est gratuit; mais à compter de demain, ça coûtera 70$». Allons-y donc.

Il n’a rien trouvé non plus. Mais quel grand plaisir de voir apparaître à deux reprises sur le grand écran noir de sa machine deux planètes magnifiques, Mars ma foi ! Très doucement orangées.

Je lui ai demandé : «J’aimerais que vous m’en fassiez parvenir copie d’au moins une de ces images, pour que je puisse la placer sur mon site internet». Mais finalement, merde ! notre idée s’est envolée.

L’Univers est aussi à l’intérieur de notre propre corps.

* * *

Cela dit, je n’aurais pas aimé qu’il teste ma formation d’historien en me demandant à quand remonte ce voyage dans la rétine. Il ne le savait sans doute pas lui-même.

Mais voilà qu’aujourd’hui même, comme si tout était attaché, le quotidien La Patrie du 12 décembre 1904 me l’apprend.

La tâche de photographier l’intérieur de l’œil a été accomplie par le docteur Walter Thomer, de Berlin; jusqu’à présent, personne n’avait pu photographier le fond de l’œil.

Il est très difficile d’illuminer l’intérieur de l’œil, de façon à prendre une image convenable, et même si on employait une très forte source lumineuse, l’exposition durerait trop longtemps ce qui rendrait nécessaire l’immobilisation de l’œil, inconvénient grave pour le sujet.

La première expérience a été faite avec des yeux de chat. On se sert d’une lumière douce, et l’œil est d’abord placé de façon à ce que le fond donne une image claire sur la plaque photographique. Il suffit d’un éclairage au magnésium pour photographier le fond de l’œil.

 

On n’en dit pas davantage. L’illustration est jointe à ce court article du quotidien montréalais.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS