Le chômage des moulins
Il faut savoir que les quelques semaines précédant Noël forment la haute saison de la mouture des grains au Québec. Le cultivateur a terminé le battage et le vannage de ses céréales, il peut donc maintenant gagner le moulin. Et, chez le meunier, c’est chacun son tour; premier arrivé, premier servi.
Lorsque les hommes des champs sont nombreux à se présenter en même temps, ils en auront long à attendre dans la «salle des habitants», ce qui n’est pas «triste» lorsque la bonne entente est présente.
En 1900, certains meuniers sont propriétaires de leur moulin ou l’ont loué pour deux, trois ou cinq ans. Et les journées de décembre sont bien longues pour un meunier, il se lève tôt et se couche tard, car la mouture ne peut attendre.
Mais imaginons l’embarras quand la saison est sèche. Tout s’arrête. Ces deux simples phrases, venant de Saint-Augustin de Portneuf et publiées dans La Patrie du 7 décembre 1904, évoquent l’embêtement de tout le monde.
Un bon nombre de cultivateurs de la localité se plaignent de la rareté de l’eau qui, sans être aussi difficile à trouver que l’an dernier, est tout de même très basse. Plusieurs moulins sont arrêtés.
La photographie d’un vieux moulin à eau à Saint-Joseph-de-la-Rive fut prise en 1941 par Herménégilde Lavoie. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6, S7, SS1, P1836.
Vous trouverez quatre pages sur la mouture des céréales, ses bonheurs et ses limites, dans mon ouvrage Les Quatre Saisons dans la vallée du Saint-Laurent, publié aux Éditions du Boréal, toujours disponible, même en numérique depuis maintenant quelques années. Vous pouvez même en feuilleter ici, à cette adresse, quelques pages.
