Il y a toutes sortes de pluie
Prenant prétexte d’une pluie de crapauds survenue à Sorel, le journaliste de La Patrie du 9 juillet 1900 nous entraîne dans la variété des pluies qui peuvent nous tomber dessus.
On a remarqué par deux fois, vendredi dernier, des pluies de crapauds et, particulièrement à Saint-Joseph, à certains endroits le sol était couvert de ces minuscules petits batraciens.
Ce que l’on désigne sous le nom de pluie de crapauds n’en est pas une à proprement parler. Outre les pluies d’eau ordinaire, il y en a beaucoup d’autres qui sont mal connues, mal interprétées, mal expliquées.
Les prétendues pluies de souffre, par exemple, sont dues au pollen des conifères La pluie de sang, de laquelle il faut rapprocher la neige rouge et la grêle rouge, est due à des gouttelettes de liqueur rouge déposées par les papillons au sortir du chrysalide, mais plus souvent à des matières colorantes particulières, telles que l’oxyde de fer, le chlorure de cobalt, la pyrrhine ou diverses cryptogames.
Les pluies de papier ou de matières sèches et papyracées, les pluies de glaire et d’écume, les pluies de graines, etc., sont des phénomènes dont aucun n’a été étudié avec soin.
Les prétendues pluies de crapauds sont dues au grand nombre de ces animaux qui sortent de leur retraite au moment ou à la suite de pluies abondantes. Les pluies de sauterelles proviennent de l’abaissement sur terre de nuées de sauterelles émigrantes. Les pluies de cendres sont un phénomène volcanique très commun et qui amène de fréquents désastres.
Il y a encore des pluies noires, des pluies jaunes, des pluies de soie et une foule d’autres pluies mentionnées dans les annales des peuples, mais qui n’ont jamais été l’objet de recherches physiques.
Le naturaliste Claude Mélançon évoque, sans franchement les expliquer, les pluies de crapauds dans le billet suivant.
