La chanson nous structure
Nous sommes en pleine saison des trilles, car voilà le meilleur moment pour apercevoir leurs fleurs. Un ami qui m’est bien cher, grand observateur de la Nature, me dit qu’il aime ce temps de l’année, en particulier parce qu’il a la chance d’apercevoir les trilles en forêt. Et qu’immédiatement, il est téléporté au début des années ’60.
Son point d’appui : la chanson de Fats Domino, Blueberry Hill, «I found my thrill on blueberry hill» qu’il se met à chanter, et retrouve des moments de son vécu d’alors. La trille de mon ami devient le frisson de Fats sur la colline aux bleuets, qui lui-même le ramène au temps passé.
Immanquablement, au fil du temps, sans même qu’on nous ait prévenu, la chanson nous structure, nous bâtit. La chanson a joué son rôle dans ce que nous sommes chacune-chacun aujourd’hui. Nous possédons un lot d’entre elles qui, soudain, à leur rappel, en passant par la présence d’une fleur ou autrement, nous remuent l’intérieur.