Mauvaise nouvelle pour les bisons
Le quotidien montréalais La Patrie, du 14 mai 1881, fait la une avec ce propos qui provient de Sioux City, une ville du nord-ouest de l’Iowa, aux États-Unis.
Le Journal de Sioux City dit que les autorités compétentes en cette matière estiment à 100,000 le nombre de peaux de bison qui sera expédié cette année de la région de Yellowstone. Le fait est sans précédent dans l’histoire du commerce des fourrures. La dernière saison, il était venu de cette région 30,000 peaux de bison, et la saison était au-dessus de la moyenne.
L’hiver passé ayant été très rigoureux et très long, d’immenses troupeaux de bisons s’étaient concentrés dans les quelques vallées où il leur était possible de trouver à brouter et leur massacre a été continu pendant plusieurs mois.
Les Indiens suivant leur habitude n’ont tué que la quantité de bisons nécessaire pour se nourrir et se vêtir, mais les chasseurs blancs, dont le seul objet était de vendre les peaux, ont abattu un nombre énorme de ces animaux et laissé pourrir leurs corps dépouillés.
Le Journal répète l’observation qui a déjà été faite des milliers de fois, qu’au train dont les pourvoyeurs des traitants blancs exterminent les bisons, la race de ces utiles animaux ne peut tarder à disparaître entièrement, et qu’on reprochera alors au gouvernement de n’avoir pas pris de mesures pour la protéger contre ces cupides massacreurs.
La photographie ci-haut fut prise vers la fin du 19e siècle au zoo du Kent House, voisin de la chute Montmorency, à l’est de Québec. En 2011, mon ami bouquiniste, Michel Roy, avait mis à ma disposition deux petits albums, contenant quelque 80 photos en sépia. Des images prises par on ne sait qui, peut-être un touriste de passage à Québec. L’image est extraite d’un de ces albums.