Retour sur Johann Gœthe
Pour certains, on ne lui connaît pas de plus grand esprit dans l’histoire de l’humanité. Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) fut romancier, poète, dramaturge, et le monde des arts, tout autant que celui des sciences, le passionnait. L’hebdomadaire montréalais L’Opinion publique lui rend un court hommage le 11 mai 1882 à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort.
J. W. Gœthe, célèbre poète allemand, naquit à Francfort-sur-le-Mein, le 28 avril 1749. À l’âge de 16 ans, il entra à l’Université de Leipzig, où il ne tarda pas à se distinguer dans l’étude des langues anciennes et modernes surtout. Sa santé, malheureusement, l’obligea à quitter Leipzig. Il retourna dans sa famille.
Une fois rétabli, il avait alors 19 ans, il entra à l’Université de Strasbourg. C’est dans cette institution que le jeune Gœthe rencontra les savants les plus illustres que l’Allemagne possédait à cette époque. En 1771, après avoir fait un brillant cours de droit, Gœthe s’établit à Francfort où, pendant quatre années, il pratiqua comme avocat.
En 1774, il publia Werther, son premier roman. Cet ouvrage lui valut la haute protection du duc de Weimar, qui ne cessa de le combler de faveurs.
Gœthe a été romancier et dramaturge. Il a publié une quantité d’ouvrages écrits de main de maître. Mais c’est surtout comme poète qu’il a atteint les plus grandes hauteurs. Gœthe, en un mot, est le Lamartine de l’Allemagne. Il est mort le 22 mars 1832, à l’âge de 82 ans.
Il y a quelques semaines, l’Allemagne a célébré le cinquantième anniversaire de sa mort. À cette occasion, on a publié quelques documents inédits qu’on a retrouvés dans les papiers du grand poète. Nous y cueillons les deux sauf-conduits suivants délivrés à Gœthe, en 1806, par ordre de Napoléon 1er :
Au nom de Sa Majesté L’Empereur et roi.
Il est défendu à qui que ce soit des officiers et soldats de la Grande Armée française d’inquiéter M. de Gœthe, savant distingué, habitant la ville de Weimar, et il leur est ordonné au contraire de le protéger, ainsi que sa famille.
Le général de division, chef de l’état-major.
Victor
Voici le second sauf-conduit :
Les officiers, sous-officiers et soldats de l’armée française traiteront avec égard et protègeront au besoin monsieur de Gœthe, homme recommandable dans toutes les acceptions de ce mot.
Le maréchal commandant le 7e corps de la Grande Armée.
Augereau
L’illustration provient de L’Opinion publique du 11 mai 1882.