«La ville des jolies filles»
Mesdames, à la une, le quotidien montréalais La Minerve y va de cet article le 20 janvier 1890.
Sous ce titre, le Scottish American, un journal des États-Unis, écrit ce qui suit :
Il n’y a pas de filles laides à Québec, disait un jour un Canadien à un étranger en visite dans l’antique forteresse du Canada. Et c’est la pure vérité — jamais on a vu une Québecquoise qui fut réellement laide. Ce n’est pas à dire que toutes soient absolument belles, mais l’air vivifiant qu’elles respirent, les sites admirables qui les entourent donnent à leurs joues l’éclat de la santé, l’élasticité à leur démarche et à leurs yeux une expression particulière indéfinissable.
On s’étonne à bon droit de la facilité qu’éprouvent les Québecquoises à remonter les rues vraiment escarpées de leur ville. Elles ne s’aperçoivent même pas d’une côte montant à un angle de trente degrés. Non seulement la chose ne les fatigue pas, mais elles conservent même cette légèreté, cette grâce qui leur est naturelle.
À moins d’avoir été élevé à Québec, il est impossible de les suivre. L’exercice qu’elles prennent est un des secrets de leur beauté. Elles passent la moitié de leur journée dehors. Pendant les belles soirées, on peut les voir en foule sur la Terrasse, cette belle promenade qui côtoie la cime du cap Diamant sur une longueur d’un quart de mille.
Elles s’y promènent deux par deux ou par groupes, causent, rient, flirtent, peut-être. Quel endroit que cette terrasse ! deux cent pieds au-dessus du fleuve, en face d’un des plus admirables points de vue du monde, avec la gorge du Montmorency, le cap Tourmente et les Laurentides se dessinant dans le lointain.
C’est là que les Québecquoises font provision des roses qui ornent leurs joues et de la lumière qui brillent dans leurs yeux.
Comme quoi l’activité physique et le grand air ont quelque chose de… séduisant comme résultat !(grand sourire…)
Vous avez tout compris, chère Vous. Voilà la recette pour être belle, fort belle.
Curieuse la façon d’écrire » Québecquoise ». Est-ce celà qui nous fait si belles ?
Merci pour ce clin d’oeil en début d’année !
À cette époque, chère Ode, on disait aussi que les hommes résidant à Québec s’appelaient des Québecquois. Et pourtant ils n’étaient pas renommés pour leur grande beauté, comme les femmes.
Peut-être y avait-il tout simplement « pénurie » de femmes journalistes pour apporter le même regard admiratifs dans la presse ? Tout en sachant bien qu’il aurait été de mauvais aloi qu’une femme ose tenir publiquement ces propos…