Un paquet à la gare
Samedi soir, un inconnu arrivait à la gare de Vaudreuil dans un léger traîneau, et, prenant un paquet assez volumineux de dessous le siège, il le déposa sur un des bancs de la chambre d’attente.
L’individu se préparait à sortir lorsque le gardien de la gare lui demanda s’il avait l’intention de laisser ce paquet pour l’express. Celui-ci lui répondit que non, qu’il le reprendrait en revenant à Montréal, où il avait l’intention de se rendre par le prochain convoi.
Il s’approcha ensuite du poêle, s’y chauffa quelques instants et sortit.
Quelques minutes après, le gardien crut voir remuer le paquet en question, et, s’approchant pour l’examiner, il entendit des vagissements qui paraissaient en sortir.
Qu’on juge de son extrême surprise lorsque voulant connaître ce mystère, il aperçut un enfant nouveau-né enveloppé dans une couverte de cheval.
Le pauvre petit être était complètement nu, et paraissait avoir bonne envie de vivre. Le charitable gardien recueillit l’enfant et le transporta chez lui.
On n’a pu encore découvrir le misérable qui a ainsi abandonné cette pauvre victime.
Le Canadien, 15 décembre 1882.
Contribution à une histoire de l’enfant québécois.
Comme un petit enfant Jésus, tout nu et démuni… mais sans Marie et Joseph !
Souvent, malheureusement, l’histoire de l’enfant de ce temps est fort triste.