Nouvelle de Sainte-Luce-sur-Mer
Voilà que l’engraissement du sol au moyen du hareng fait le bonheur de qui cultive la pomme de terre.
M. Auguste Laberge et F. X. Gagné de la paroisse de Ste-Luce de Rimouski ont eu l’heureuse idée de charger trois chars de harengs (représentant 900 barils) qu’ils ont pris à la seine dans le fleuve pour fertiliser un immense champ de pommes de terres ayant une superficie de 24 arpents. Ce mode d’enrichir la terre au moyen de harengs est une véritable innovation dans cette paroisse.
Nos lecteurs savent déjà que la paroisse de Ste-Luce est réputée entre toutes les paroisses situées sur le parcours de l’Intercolonial [le chemin de fer] comme étant celle qui produit la plus grande quantité de patates et de la meilleure qualité; l’année dernière, ses habitants ont exporté aux États-Unis près de cent chars de cet excellent tubercule.
MM. Laberge et Gagné comptent, pour leur part, sur une récolte de 4000 minots et, si le résultat répond à leur attente, ils se proposent de s’occuper, l’année prochaine, sur un plus vaste champ, de cette culture dont l’écoulement est aussi facile qu’avantageux pour ceux qui s’en occupent.
Il est notoire que le poisson, et particulièrement le hareng, forme un engrais des plus riches pour améliorer un champ que l’on destine à la culture de la pomme de terre. Avis aux cultivateurs.
Le Canadien (Québec), 10 juin 1890.
Du temps où on utilisait les produits de la nature qui se décomposaient pour faire engrais… Heureusement qu’on y est revenu avec le compostage domestique !
Ah oui. La Nature était bien généreuse.