«Nouvelle invention d’Edison»
L’inventeur et industriel américain Thomas Edison (1847-1931) est increvable.
Fréquemment, la presse fait état d’une de ses nouvelles inventions. En voici une autre. La Tribune (Saint-Hyacinthe) la raconte le 17 mai 1889.
Edison, après avoir fait parler, chanter son phonographe, après lui avoir fait faire de la musique, présente une locomotive de chemin de fer qui, au lieu de siffler, dit en anglais, en français ou en allemand ce qu’elle annonçait jusqu’ici en sifflant.
Car c’est là sa dernière invention, son linguagraphe va révolutionner d’ici peu tout le système de signaux dans le service public des chemins de fer.
Le linguagraphe est un appareil de petite dimension, composé d’un certain nombre de tuyaux, de fils de bronze et d’un clavier. Dans l’appareil, se trouve une boîte où sont déposés les phonogrammes dans l’ordre où le machiniste s’en servira; à l’extérieur de l’appareil est attachée une espèce de trompette dans laquelle passe la vapeur pendant que le machiniste manie le clavier.
Si, par exemple, le train s’approche d’un tunnel, le machiniste fait jouer le phonogramme «tunnel» et d’une voix de tonnerre, qui va jusqu’à une lieue de distance, la locomotive hurle le mot «tunnel».
À l’entrée dans la gare, la machine annonce de sa voix de Jupiter tonnant d’où elle arrive. En route, quand un danger quelconque ou une irrégularité menace, elle avertit le personnel et les voyageurs de ce qu’il faut faire : rester en place ou sauter de l’un ou de l’autre côté sur la ligne.
En outre, les express annonceront les noms des stations où ils passent sans s’arrêter; et quand deux trains se rencontreront, ils se salueront comme des amis.
Déjà Edison a pris ses brevets.
Vous trouverez quatre articles sur Edison à l’adresse suivante.
L’illustration d’un groupe de voyageurs à la gare de Côteau-du-Lac, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Montréal, est déposée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection initiale, Photographies, cote : P600, S6, D5, P185.