«Oiseaux utiles et oiseaux nuisibles»
Fréquemment, les humains ont aimé classer les oiseaux en utiles et nuisibles. Même encore aujourd’hui, il s’en trouve malheureusement au Québec. Voilà que l’hebdomadaire La Tribune de Saint-Hyacinthe, du 30 mars 1894, n’y échappe pas.
Bien peu de personnes, même parmi les agriculteurs, sont renseignées avec exactitude sur la façon dont se nourrissent les oiseaux. De là beaucoup de préjugés et la destruction d’honnêtes et utiles créatures, tandis que l’on respecte à tort des volatiles parfaitement malfaisants.
C’est pour mettre les choses au point et rendre à chacun son dû que, sous la direction de M. Watson, plusieurs savants anglais ont étudié la composition des aliments trouvés dans l’estomac de diverses espèces. Voici le résumé de leurs travaux :
Un des oiseaux les plus malfaisants est, sans contredit, le moineau, qui dévore les graines agricoles, détruit les bourgeons et s’attaque aux fruits les plus rares. À la vérité, il mange quelques insectes, mais aussi bien les insectes utiles que les autres; voici du reste la composition moyenne pour 100 de sa nourriture, graines agricoles, 75; graines non agricoles, 10; pois, 4; insectes divers, 6; pain et divers, 5.
L’étourneau n’est pas nuisible.
Les oiseaux de proie mérite hautement la reconnaissance de l’agriculteur, car ils dévorent souris, rats, mulots, campagnols.
Les hiboux et autres oiseaux de même engeance sont les meilleurs amis du fermier puisqu’ils vivent surtout de rongeurs; dans 706 cas où la nature du repas de ces animaux a été élucidée de façon irréfutable, on a trouvé les restes de 1,590 mulots campagnols, 16 chauves-souris, 3 rats, 19 moineaux, 1 pinson et 2 hirondelles.
Donc, protégeons les hiboux au lieu de leur faire la chasse; on peut bien leur passer un lapereau de temps en temps en considération de l’énorme nombre de rongeurs nuisibles aux récoltes qu’ils détruisent.