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«Chants canadiens»

Mon intérêt pour l’histoire de la chanson, en particulier la québécoise, est bien grand. Aussi, tournant les pages des journaux d’hier, je veille. Je ne voudrais rien laisser passer.

Ici, voilà que le bihebdomadaire Le Sorelois annonce, le 12 janvier 1883, la parution d’un nouveau livre de ce cher Ernest Gagnon, compositeur, musicien, ethnologue, sur la chanson québécoise sous le titre «Chants canadiens».

Quelques-unes de nos belles chansons les plus populaires nous arrivent, ce matin, tout de neuf habillées, reliées entr’elles par des modulations élégantes, et harmonisées à quatre voix égales, ce qui, sans leur faire perdre de leur saveur particulière, leur manquait.

C’est à M. Ernest Gagnon, le chercheur infatigable de toutes les mélodies aimées de la population canadienne-française, que nous devons cette forme nouvelle, sous laquelle l’éditeur M. A. Lavigne nous présente ces chansons.

Avec une adresse remarquable et une rare habileté, l’auteur a, pour ainsi dire, soudé ensemble : «Dans les prisons de Nantes», «En roulant ma boule», «Vive la Canadienne» et plusieurs autres chansons non moins connues qui doivent être bien inspirées de se trouver abritées sous le même toit et se donner la main comme pour une ronde joyeuse.

Nous ne pouvons trop féliciter M. Gagnon de l’heureuse inspiration qui lui est venue et nous devons surtout lui savoir gré de l’avoir pratiquement réalisée.

Avec leur nouvel accoutrement, nos chansons populaires vont pouvoir faire dignement les honneurs de nos fêtes nationales; elles pourront se présenter partout et elles seront indubitablement partout et toujours les bienvenues.

L’auteur a dédié ces «Chants canadiens» au président de la société Saint Jean-Baptiste, M. S. Lesage.

Nos compliments à M. A. Lavigne pour le soin avec lequel il a édité cette composition, et nos sincères remerciements pour l’envoi d’un exemplaire.

 

Ce site internet fourmille d’articles relatifs à la chanson d’une manière ou d’une autre.

6 commentaires Publier un commentaire
  1. Esther Bourgault #

    Je n’ai pas la chance de posséder un exemplaire de cet ancien recueil, mais j’ai hérité des « chansonniers » d’un grand-père de ma mère(née en 1924)… Recueils généralement écrits à la main, dans des petits carnets, je ne connais malheureusement pas les mélodies ou bien peu… Hérité aussi de plusieurs numéros de « Passe-Temps » du début du siècle dernier… qui dorment pour le moment, attendant que j’ai le temps d’y passer… ;-)

    1 février 2014
  2. Jean Provencher #

    Conservez, je vous en prie, chère Esther, ces chansonniers, et remettez-les un jour à un des vôtres plutôt que d’aller le faire dormir dans quelque fonds d’archives qui le fera ainsi, en quelque sorte et sans qu’on le veuille, disparaître. Étonnemment d’un historien, vous me direz, mais oui. Malheureusement, les fonds d’archives manquent vraiment depuis un très long moment de personnel et on ne voit pas le jour où ils pourront se remplumer. Donc vos chansonniers demeureront bien davantage vivants aux mains d’un des vôtres que de quelque placard quelconque, même gouvernemental.

    1 février 2014
  3. Esther Bourgault #

    À la fois surprise et agréablement confirmée dans mes intentions secrètes… Je retiens cette dernière phrase qui anime le tout, « …vos chansonniers demeureront bien davantage vivants aux mains d’un des vôtres… » Ce qui est trop bien rangé, à l’abri, on l’oublie… Merci !

    1 février 2014
  4. Jean Provencher #

    Absolument. Les centres d’archives, les centres de conservation sont pleins à craquer. Mais il va bien falloir un jour leur donner vie, ce sont maintenant de véritables cimetières et qui risquent de l’être fort longtemps. À Québec même, des entrepôts sont pleins à craquer, que l’on dirait maintenant figés à jamais, pour l’éternité. Et de ce fait, absolument inexistants. Tout à fait inutiles socialement.

    1 février 2014

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