On lève le voile sur l’histoire de la brasserie Labatt
Une des brasseries canadiennes les mieux connues, celle de John Labatt, en cette ville, démontre d’une façon saillante le succès honorable qui a présidé à cette entreprise. C’est de la forêt qu’est sortie la ville de London, et de cette origine primitive a surgi la brasserie de John Labatt, de London. […]
Il y a soixante-quatre ans que John Blackwell a fondé la brasserie — une hutte primitive en bois rond. Elle n’était pas à l’épreuve du feu, ayant été détruite par un incendie, toutefois pour être remplacé par une construction encore plus unique, en pierres de toutes formes ramassées le long de la rivière.
En 1847, M. John K. Labatt, père du propriétaire actuel, et M. Samuel Eccles en devinrent les acquéreurs. M. Eccles se retira en 1857. L’associé sénior de cette société administra les affaires de la brasserie jusqu’à sa mort, en 1866, époque à laquelle son fils, M. John Labatt, lui succéda; et il a dirigé depuis l’établissement avec un succès marquant.
L’évolution de cette brasserie d’une hutte à des édifices modernes, vastes, construits en pierre, en brique et en fer, couvrant une superficie d’environ trois acres, a été phénoménale. Le résultat obtenu pour cette industrie a été le fruit d’une grande connaissance des affaires et d’une rare sagacité d’entreprise. L’installation de cette brasserie comprend tout ce qu’il y a de moderne en mécanique pour des fins semblables, et les méthodes employées sont d’accord avec les principes modernes les plus récents. […] M. Labatt vient justement d’y faire installer deux chaudières d’une force chacune de 155 chevaux-vapeur. […]
La capacité de la brasserie est de 50,000 barils annuellement, donnant constamment de l’emploi à soixante-trois ouvriers au nombre desquels on trouve les brasseurs les plus habiles et les plus expérimentés du pays […]
Les produits de la brasserie sont limités à la Bière Forte, l’Ale et le Porter de Labatt, marques qui sont devenues célèbres à cause de leur saveur et de leur excellence. […] L’Ale et le Porter fabriqués ici sont généralement des boissons pour toutes les classes de la population. Ils sont libéralement prescrits par les médecins pour les invalides, car ils agissent comme toniques, en reconstituant les tissus de la chair, donnant, tout à la fois, des couleurs et de la force au malade. […]
Un grand entrepôt en briques avec un département d’embouteillage a été construit à Montréal. On le considère comme un modèle du genre dans tout le pays.
Source : La Tribune, 22 janvier 1897.
J’ai beaucoup abrégé cet article. Pour tout vous dire, ça sent vraiment la publicité déguisée sans qu’il ne soit fait mention de la chose.
L’illustration de la Brasserie Labatt, rue de Lorimier, à Montréal, provient du site Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Labatt’s, John London Brewery».