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Contribution à une histoire des gens âgés

Un jour, il nous faudra bien nous atteler à une histoire de la vieillesse, de celles et ceux qui l’ont vécue, du sort de chacune et de chacun. En 1900, des vieillards choisissent d’être hébergés en prison lors de leurs derniers jours.

Le 6 décembre 1889, Le Canadien, quotidien de Québec, y va de cet entrefilet :

Un vieillard de 79 ans nommé Édouard Pelletier et venant de St. André est mort mercredi dans la prison de cette ville, où le retenaient la manque de domicile et ses infirmités.

 

Le lendemain, 7 décembre, Le Canadien écrit :

M. Le coroner Belleau a tenu une enquête, jeudi, sur le corps du vieillard Édouard Pelletier, mort à la prison mercredi dernier. D’après le témoignage du docteur Arthur Robitaille, le jury a rendu un verdict de «mort d’asthénie».

Le défunt disait avant sa mort qu’il avait été abandonné à St. André de Kamouraska par ses fils qui étaient allés aux États-Unis, et, après leur départ, il était venu à Québec pour se réfugier à la prison.

Il y a actuellement à la prison un nommé Aubin, âgé de 102 ans, qui s’est aussi retiré là pour y mourir.

La prison n’est pourtant pas un hospice pour les vieillards et les infirmes, et il faudrait nécessairement un établissement spécial pour recueillir ces infortunés, puisque c’est à qui ne les gardera pas.

 

Ci-haut, la prison de Québec, aujourd’hui le pavillon Baillairgé du Musée des beaux-arts du Québec, sur les Plaines d’Abraham.

Asthénie : manque de force, de vitalité physique et psychique, état de dépression. Selon Le Petit Robert.

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