J’adore les drosophiles
Elles me font bien rire. Au Québec, on les appelle les mouches à fruit. Il suffit que je dépose des fruits, hiver comme été, sur le comptoir pour que, bien rapidement, elles apparaissent, peu nombreuses cependant. Souvent seulement une d’ailleurs. Et elle vit avec moi.
Depuis quatre jours, je vis surtout à l’autre bout de la maison, devant mon écran d’ordinateur. Et sitôt que j’allume l’appareil, qui accourt ? Madame drosophile, qui a traversé la maison.
Son nom, venu du grec, signifie «qui aime la rosée». J’aime qu’elle m’accompagne. Et ne veux pas, bien sûr, la faire disparaître. Ce serait si bête.
Cette petite mouche de rien est longue de 2 à 4 millimètres. Une page Wikipédia lui est consacrée.
Loin de moi l’idée de vous enlever votre plaisir face aux drosophiles mais vous me faites penser à un article que j’ai lu dernièrement sur une autre génération de drosophiles venue d’ailleurs et qui s’attaque aux petits fruits sur les plants de cerises, de bleuets et un autre fruit dont j’ai oublié le nom. L’insecte pique le fruit et y injecte ses œufs, le fruit devient mou et pourrit avant la cueillette. Il y a déjà des mesures préventives en place, des pièges écologiques installés ici et là au Québec pour vérifier le développement et l’étendue de la petite bête. Celle qui vous plaît ne s’attaque qu’aux fruits déjà mûrs comme les bananes entre autres. Bonne fin de journée tout de même Jean.
Ah, votre discours ne me démoralise pas, chère Nicole. Personne, jamais, n’arrivera à me démoraliser des bêtes. Vous voyez, je suis allergique aux piqures de guêpes depuis 3 ou 4 ans. Je me suis fait piquer chez moi sur le bout d’un doigt, photographiant mes iris, alors que j’étais en petit bonhomme. Je suis devenu insensible jusqu’en haut du coude. Depuis ce temps que je dois me balader avec ma seringue d’adrénaline au cas où. Ma médecin me dit que, la fois prochaine, ce sera la mort. Certains me conseillent fortement de vendre ma maison de campagne. Cela ne m’émeut pas. Et imaginez un instant, si je meurs à ma maison de campagne d’un piqure de guêpe, quelle belle mort ce sera quand même pour moi. Foudroyer dans mon paradis.
Et ma mère qui me disait: «Tu sais ce qu’il va t’arriver à ta mort à tant t’occuper de tes oiseaux. Ils vont se mettre tous ensemble et vont te monter au Paradis.» Donc, foudroyé par une guêpe, mes oiseaux accourront.
Non, j’aime toutes les bêtes, même celles qui, qui sait, vont peut-être un jour me faire mourir.
Soyez heureux ainsi cher Jean! Ce que l’on tente de fuir nous rejoint toujours, alors aussi bien demeurer là où vous vous sentez si bien.
Passez mon amitié à Madame Drosophile car comme moi elle aime la rosée du matin et l’écran d’ordinateur ;)
Merci beaucoup, chère Carolline. J’adore ces mots de Vous. Nous serons deux alors à passer pour fous. Ce serait si simple de poser le bout de doigt sur cette petite bête. Mais pourquoi ne pas la laisser vivre ? D’autant plus que sa vie est si courte. Quelques heures ? Quelques jours tout au plus, je l’ai noté souvent. Vive les drosophiles !