Employé, il peut désormais vous en coûter d’être bavard
Une nouvelle loi, aux États-Unis, requérant les employés du téléphone d’être aussi discrets sur la nature de leurs affaires que les télégraphistes, a été mise en force le 1er septembre. Toute personne obtenant ou tentant d’obtenir connaissance d’un message téléphonique ou télégraphisque [sic] par connivence de tout employé, ou étant employé, divulgue à toute autre personne que celle à qui le message est adressé est punissable d’une amende de $1,000 ou six mois d’emprisonnement ou les deux à la fois.
Pendant longtemps, il y eut des lignes téléphoniques communes au Québec. Si c’était votre cas, décrochant le combiné, vous pouviez entendre le voisin immédiat ou le deuxième voisin converser avec quelqu’un d’autre. Je me demande si certains furent poursuivis et condamnés pour avoir «écouté sur la ligne».
Je me rappelle d’un ami qui habitait Sainte-Famille de l’île d’Orléans et dont la ligne téléphonique était commune avec deux, trois ou quatre autres personnes. Au cours de notre conversation, nous entendions des combinés se décrocher, des voisins écoutaient. Et Jean disait soudain à l’adresse de tous ces curieux : «Nous prions les postes de la chaîne française de se détacher». Et alors, un à un, les combinés se raccrochaient.
Source du texte en italique : L’Écho des Bois-Francs, 16 novembre 1895.
Source de l’illustration : l’Album universel, 18 novembre 1905, à l’adresse http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «téléphonistes».
