Crapauds et couleuvres sont fort utiles
Il y a peu, nous parlions des marchés de crapauds à Paris pour les jardiniers de la région. La Tribune soulignait ce fait en 1892.
Trois ans auparavant, le 25 octobre 1889, l’hebdomadaire maskoutain avait déjà tapé sur le clou.
Pourquoi la plupart des cultivateurs et des jardiniers ont-ils la manie de tuer les couleuvres et les crapauds qu’ils rencontrent sur leur terre ou dans leurs jardins ? Est-ce seulement parce que ces animaux ont une apparence repoussante ? Ce n’est certes pas une raison. Celui qui fait de belles choses ne saurait être laid et, partant de ce principe, le crapaud galeux à gros ventre, le plus laid, et la couleuvre qui se traîne et se glisse en zigzags sont des modèles de beauté.
Tous deux vivent uniquement d’insectes. Une couche chaude était remplie de pucerons et autres insectes malfaisants qui dévoraient tout. Un gros crapaud y établit ses quartiers généraux et, en peu de temps, les insectes étaient disparus et le crapaud était devenu gras.
Quelques crapauds et couleuvres dans un jardin le débarrasseront sûrement des vers, des pucerons et de tous les insectes nuisibles. Les jardiniers français sont plus imbus de cette vérité que ceux de toute autre nationalité, et, à Paris, les crapauds sont en vente sur le marché pour leur usage.
Il est temps que nous apprenions à mieux apprécier les services que rendent ces deux animaux et que nous les protégions au lieu de les persécuter et de les détruire comme nous avons l’habitude de la faire si inconsidérément.