Le printemps à Paris en 1897
L’écrivain Rodolphe Brunet est à Paris en 1897. Le 18 mars, il fait parvenir ce texte au journal montréalais Le Monde illustré, qui le publie le 24 avril. Le printemps s’annonce bien beau dans la vieille ville et la cascade du Bois de Boulogne accueillera bientôt les foules.
Le printemps, écrit-il, semble revenir avec sa douce température presque estivale, et les oiseaux qui déjà chantent une chanson de renouveau.
Le beau soleil couvre Paris de son regard superbe et éclatant, et, sur les boulevards, la foule joyeuse se promène, avec aux lèvres le sourire de contentement qu’on éprouve toujours quand pareille température nous caresse.
Les petits bateaux qui sillonnent la Seine sont chargés de promeneurs heureux de sortir de Paris pour respirer l’air des jolies campagnes qui sont les jardins de la Grande Ville.
L’Avenue des Champs-Élysées est resplendissante des toilettes et des beautés parisiennes, auxquelles elle appartient par tradition.
Au Bois de Boulogne, les arbres lancent leurs premiers bourgeons qu’avril changera en fleurs et en tendres feuilles.
La Cascade attend ses habitués avec impatience et tout est prêt au Pavillon d’Armenonville pour les petites fêtes intimes.
Enfin, Tout-Paris se hasarde au Bois avec les premières hirondelles légères.
Au premier coup d’archet d’avril, l’orchestre sera prêt à commencer la valse du printemps devant son auditoire favori.
La gravure de Thomas Allom du Bois de Boulogne et de sa cascade provient de l’ouvrage Europe illustrated: its picturesque scenes and places of note, described by John Sherer, superbly embellished with steel engravings by Turner, Allom, Bartlett, Leitchm and other eminent artists. First series. France, Belgium, and the Rhine, The London Printing and Publishing Company Limited. 1876.