C’est assez !
On le disait, voilà six jours, que la population, quelque part en mars, commence à trouver l’hiver long. À Sainte-Julie-de-Somerset, le correspondant de L’Écho des Bois-Francs écrit, le 25 mars 1899, que la population de l’endroit en a ras-le-bol.
Le mois de mars se signale par des tempêtes de neige et de pluie. Ceux qui ont cru voir, il y a quelques jours, des signes de printemps, et qui se sont empressés d’entailler les érables, se trouvent désappointés.
L’arrivée des corneilles n’est pas un signe infaillible que l’hiver a cédé le pas au printemps : vendredi et samedi, le thermomètre marquait 20 degrés Réaumur; deux journées de janvier.
Les chemins sont remplis de neige; on ne les a pas vus de l’hiver aussi encombrés. C’est pour le coup que l’on va tous désirer un changement de saison, et on n’aura pas tort.
Toute communication a été interrompue sur la ligne du Grand Trunk, entre Richmond et Lévis. Nous n’avons pas eu de malle mardi matin. […] La tempête de lundi [le 20 mars] est la plus forte que nous ayons eue cet hiver.
Ci-haut, une image de Laurierville au loin, depuis les premiers frissons des Appalaches, la chaîne de montagnes qui descend jusqu’en Alabama, aux États-Unis. Au début du 20e siècle, Saint-Julie-de-Somerset compte deux villages, celui dit de «l’église» et celui dit de «la station», à quatre ou cinq kilomètres du premier, où se trouve la gare du Grand-Tronc. Mais bientôt, le village de la station qu’on n’aperçoit pas sur cette image, fusionné à l’autre, gardera quand même le nom de Sainte-Julie et l’autre, celui de l’église, deviendra franchement Laurierville.