Le fleuve résiste
En 1900, lorsqu’arrive la fin de novembre, on est heureux de saluer la venue de l’hiver. Mais quand mars est là, on commence à trouver la saison longue. Quand donc le fleuve Saint-Laurent s’ouvrira-t-il à la navigation ? Apparence que le 20 mars 1897, on n’y est pas encore. Sous le titre «L’état du fleuve», le correspondant à Québec du quotidien montréalais La Patrie raconte.
Les marins, tous ceux qui s’occupent du mouvement maritime, interrogent le fleuve de ce temps-ci, et pour savoir s’il ne serait pas possible d’ouvrir plus tôt la saison de navigation océanique. Depuis une quinzaine, le fleuve, de Québec au Golfe, a été presque entièrement libre de glace, mais les derniers rapports ne sont pas encourageants. Voici les dernières dépêches reçues au bureau du Service des Signaux, en cette ville :
Pointe au Père — Clair, fort vent de nord-ouest. Fortes banquises massées.
Rivière à la Martre — Clair; nord-ouest [sic]. Fortes banquises massées allant à l’est.
Côte Nord — Clair; nord-ouest.
Pointe des Monts, Ilets Cariboux et Magpie — Pas de glace en vue.
Mingan — Les vaisseaux peuvent hâvrer maintenant; pas de glace.
Anticosti — Tempête de neige; nord-ouest.
Heath Point à Pointe Ouest — Pas de glace en vue; glaçons sur le rivage, excepté détachés par la marée.
Baie aux Renards — Fortes banquises massées partout.
Meat Cove — Temps nuageux à toutes les stations; ouest. Légère chute de neige. Fortes banquises massées stationnaires.
Cap Ray — Froid; la glace se forme vite; forte brise; nord. Fortes banquises massées, éparses, mais au sud-est.
Les dernières nouvelles de la Pointe aux Esquimaux [aujourd’hui Havre-Saint-Pierre] nous apprennent que la chasse aux loups-marins est tout particulièrement fructueuse. Nous en sommes fort heureux pour les indigènes, dont c’est l’une des principales sources de revenus.
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