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« L’homme écoute son œil qui voit », sur voie, dans le calepin de Ninon et Pierre, mes amis à Trois-Rivières. Nous sommes en avril 1975.

Le chaton est toujours dans sa chaise. Il se repose.

Une vie de printemps.

La feuillaison est encore a venir.

Mélu et Pagel vivent dans les Vosges à élever des moutons. Ils sont donc en Alsace. Mais la vie n’est pas facile. Il faut être armé de joie de vivre, écrit Mélu. Et qu’est-ce que ce serait si nous ne vendons pas très bien nos tissages ? La montagne ne vous nourrit pas. Il faut tout lui arracher. Mais quelles richesses. Terriblement passionnant de tout arracher. Le foin aux prés. La laine aux brebis. (…) Arracher le lichen aux rochers et sa fatigue du lit. S’arracher du poêle, de la tiédeur et s’enfoncer dans la neige. Cisailler les genêts. Couper la tête des millepertuis. Fendre à la hache le bois. Des verbes. Plein de verbes. Cueillir. Grapiller. Allumer. Souffler, Scier. Abattre. Construire. Avoir froid, chaud, faim, peur. Aimer. Être heureux, en douter parfois, être heureux quand même. S’éveiller et courir en bottes, courir pieds nus. S’arrêter, regarder, sentir, palper, écouter, goûter. S’arrêter, rêver, se dissoudre, renaître.

Voilà un extrait de ce livre que j’ai beaucoup aimé durant les années 1970. Parfois, j’étais avec eux, mais au Québec.

La corneille veut du pain.

La fête des Hémérocalles fauves. Apportés de France au moment du Régime français et devenus au Québec un patrimoine local. On le voit dans de nombreux endroits, en particulier dans les campagnes.

Le chaton sur sa chaise. Il dort. Il rêve. Il est heureux manifestement.

Pile de livres.