La Saint-Blaise (3 février)
Il y a plus d’une centaine d’années, beaucoup de Québécoises et de Québécois souffraient du goitre, une maladie de la glande thyroïde. On invoquait saint Blaise, reconnu dans l’Église, dans l’espoir d’en être guéri. On a fait des pèlerinages contre ce mal dit « de gorge ».
Ma chère mère a déjà souffert du goitre.
Or, c’est seulement au 20e siècle qu’on découvrira que la maladie vient d’une carence alimentaire, un déficit d’iode. Aussi mettra-t-on de l’iode dans le sel, dit alors « sel iodé ». Et on invitera les populations à consommer davantage de poissons provenant de la mer. Le « poisson des chenaux », par exemple, la petite morue, contient de l’iode.
Je me rappelle lors d’une conférence à la bibliothèque Claire-Martin, rue Saint-Jean, dans le faubourg Saint-Jean, où j’invoquais cette histoire, l’intervention d’un homme qui disait habiter dans l’arrière-pays de la côte du Sud, où il était fréquent de trouver du goitre, alors qu’on n’en voyait pas sur le littoral de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. Selon lui, cela venait du fait que les populations en bordure du fleuve mangeaient de l’éperlan, un poisson de mer.
À ce sujet, il serait bon de vérifier si on trouvait cette maladie dans les faubourgs de Québec, alors que les populations étaient friandes d’éperlans.
La photographie est celle de ma mère en ski, aux Piles, en Mauricie, en 1939, à 20 ans, année de son mariage. Elle me disait que le vêtement qu’elle porte était d’un bleu très joli, très pâle, bordé de blanc.